__ > dossier : Le temple bouddhiste | L'espace œcuménique | Le bouddhisme
C’est un lieu unique en France, et même en Europe, que partagent différentes communautés : bouddhistes, musulmans, juifs et chrétiens. La mairie de Bussy-Saint-Georges a souhaité un seul et même espace pour y représenter la diversité des confessions des habitants de la ville. Une solution pour résoudre le problème des constructions religieuses ?
L’édification d’un nouveau bâtiment religieux est souvent polémique mais l’architecte du temple bouddhiste, Polly Rolland , constate, que ce projet s’est implanté dans un climat apaisé, sans aucune tension entre les communautés religieuses ou les habitants. Intégrer dans le quartier du Sycomore deux temples bouddhistes, une religion minoritaire mais rarement stigmatisée, a sans doute facilité le dialogue interreligieux et social. La mosquée a suscité plus de critiques, en particulier du voisinage. La mairie s’est montrée attentive à ces protestations des habitants, en sollicitant un dialogue ouvert. Hugues Rondeau .
L’opportunité d’une belle intégration pour les musulmans

De plus en plus de musulmans viennent s’installer à Bussy-Saint-Georges : aujourd’hui la communauté compte plus de 400 familles. L’association musulmane Tawba loue des préfabriqués à la mairie mais la construction d’une mosquée devenait nécessaire. Conçu à la mesure des besoins de Bussy, le budget atteint 1 million 500 euros et il est déjà financé à hauteur de 70%. Pour Farid Chaoui , vice-président de l’association Tawba, c’est une chance pour les musulmans de la ville que d’avoir pu participer à ce projet interreligieux. Il revient sur la mise en œuvre du chantier.
L’association Tawba a déjà rencontré les autres communautés religieuses en participant à certaines manifestations ou fêtes avec les chrétiens par exemple autour des sujets qui les rassemblent : le Christ, Marie… à la fois présents dans la Bible et dans le Coran. Les musulmans ont aussi pris contact avec les bouddhistes en attendant de préparer des activités communes. Farid Chaoui précise que le projet de la mosquée comporte une dimension culturelle importante.
Un grand projet, difficile à financer pour les juifs

Enfin, le centre Israélite s’appuie sur l’association J’Buss qui existe depuis janvier 2000 et réunit une centaine de familles. Au départ, la communauté s’est installée dans des locaux prêtés temporairement par la mairie, mais elle a dû chercher un lieu plus grand, pérenne et adapté. Aujourd’hui l’association occupe un préfabriqué situé sur le site de la Zac. C’est l’une des premières communautés demandeuses d’un emplacement fixe : le sujet est sur la table avec la mairie depuis douze ans. Mais dans le contexte d'un grand centre multiculturel, la situation est plus difficile pour l’association J’Buss qui a du mal à financer son projet de 500 000 euros comme l’explique son directeur Michel Rosilio .
Michel Rosilio s’amuse même des précautions dont sa communauté a fait l’objet au moment de l’implantation. Et la synagogue voisinera donc la mosquée sans que cela ne pose la moindre difficulté. L’association J’Buss et son directeur comptent bien s’impliquer dans le projet plurireligieux.

Entre communautés, les échanges se construisent et les idées d’activités communes s’imaginent. Les catholiques n’ont pas été associés au projet car déjà dotés de deux églises dans la ville, dont la dernière a ouvert ses portes il y a treize ans. Mais ils sont en contact avec les musulmans et les juifs. Le père Pierrick Lemaître , responsable de la paroisse de Bussy-Saint-Georges, mise sur le temps pour que les contacts s’établissent et que le lien social se tisse.
Le Père Pierrick Lemaître © Isabelle Lassalle
Aucun des principaux candidats aux législatives n’a évoqué ce projet, déjà engagé depuis de nombreuses années, très peu polémique et déjà accepté par l’ensemble des habitants. Si en France ou même en Europe ce type de projet est unique, des initiatives similaires existent déjà dans le monde. Certains pays du golfe réservent en effet des zones, à l’extérieur des agglomérations, où se rassemblent les différentes minorités chrétiennes. Aux Etats-Unis aussi, les espaces plurireligieux sont pratiques courantes. Prochaine étape pour le quartier de Sycomore, l’ouverture de la mosquée et de la pagode Lao à la fin de l’année.
Retour sur l'inauguration du plus grand temple bouddhiste européen à Bussy-Saint-Georges
Et pour compléter, le bouddhisme : une religion à la fois très diverse mais aussi mal connue