Pater de Alain Clavier© DR
A titre personnel, on décernerait bien la récompense suprême à Alain CAVALIER pour le génial PATER qu'il a co-inventé avec Vincent LINDON, le film le plus inventif, intelligent, politique et drôle qu'on ait vu cette année à Cannes. Comme toute la presse internationale, LE HAVRE d'Aki KAURISMAKI faisait cependant pour nous figure de favori, et on aurait bien vu récompensés aussi L'APOLLONIDE de Bertrand BONELLO, film envoûtant et charnel, ou la mise en scène brillante de Pedro ALMODOVAR. Seulement voilà, ce n'est apparemment pas encore cette année que l'Espagnol recevra sa Palme à Cannes, il va finir par se lasser !, et d'après nos informations, aucuns de ceux que je viens de vous citer ne devraient être primés ce soir.
On en fait notre deuil, et risquons le palmarès suivant : le film du turc Nuri BILGE CEYLAN, projeté le dernier jour du festival, IL ETAIT UNE FOIS EN ANATOLIE, a toutes ses chances pour la Palme d'Or, on l'espère, d'autant que malgré sa longueur, il est son plus accessible. A moins que ce ne soit Terrence MALICK, assuré d'être au palmarès, peut-être avec un prix créé spécialement pour lui, bien que THE TREE OF LIFE ait beaucoup divisé à Cannes.
Comme toujours, les frères DARDENNE devraient être récompensés ce soir, et ce serait mérité tant LE GAMIN AU VELO reste à l'excellent niveau qui est le leur. Pour le reste, on devrait retrouver ce soir sur scène l'israélien Joseph CEDAR, sans doute prix du scénario, pour son mal aimé et pourtant très bon FOOTNOTE. Le danois Nicolas WINDING REFN a aussi toutes ses chances, avec son excellent polar tendu et sanglant, DRIVE. Enfin, côté français, MAIWENN avec POLISSE semble bien partie pour un prix, ainsi que Jean DUJARDIN, pour son rôle dans THE ARTIST. La surprise pourrait venir d'une récompense au film de Lars VON TRIER, malgré la polémique, pourquoi pas à Kirsten DUNST, très émouvante dans MELANCHOLIA. Réponse dans un peu moins de deux heures.