Pour nous construire ou échapper à notre condition, nous tentons d’agir sur notre apparence physique. En marquant notre corps, en modifiant notre teint, en ralentissant le vieillissement, nous nous conformons, ou pas, aux modèles imposés par la société.

CC StockOlpho / Flickr
Tatouages, piercings… Corps d’adolescents en quête d’identité
L’adolescence est une existence à fleur de peau. La peau est le lieu de l’interface avec autrui. Elle mesure la qualité de contact. Ouverture au monde, la peau établit la frontière entre le dedans et le dehors de manière vivante, poreuse. Elle est l’objet d’une revendication esthétique par l’engouement pour le tatouage et le piercing par exemple. Mais, simultanément, à travers des attaques au corps (notamment les scarifications), la peau incarne le lieu sensible de l’identité contemporaine chez les jeunes générations. Elle traduit la frontière complexe entre soi et l’autre qui implique une mobilisation et un souci sans repos. La peau est saturée d’inconscient et de culture, elle dévoile le psychisme du sujet, son histoire mais aussi sa place dans le lien social. Le privé et le public se rejoignent en elle. Toujours matière de sens, la peau est le point de contact avec le monde et les autres. Lieu de salut à travers une identité affichée et fortement investie, le corps peut être aussi celui de la chute, de l’enfermement en soi dont il faut se délivrer en le rayant, en le biffant, en le transformant pour accéder enfin à soi.
Une conférence de David Le Breton, anthropologue et sociologue, professeur de sociologie à l’université de Strasbourg.
La dépigmentation volontaire : d'une variation pigmentaire à une transformation sociale
La pratique de l’éclaircissement de la peau s'inscrit dans une réalité à la fois biologique et culturelle. Par des pratiques et des techniques les femmes travaillent leur apparence en modifiant leur couleur de peau,même également leur texture et leur luminosité, selon des codes socio-culturels, avec pour résultat un impact aussi bien esthétique que social. Par ce travail, le corps des femmes se retrouve au cœur de mutations sociales, les amenant à se réapproprier les valeurs traditionnelles africaines tout en s’adaptant au monde occidental.
Une conférence à deux voix avec Gilles Boëtsch anthropobiologiste, directeur de recherche au CNRS, directeur de l'Université de la Méditerranée à Marseille et et Céline Emeriaux docteur en anthropologie biologique.
Dans la peau d’une femme vieillissante
Quels sont, pour les femmes vieillissantes, les changements physiologiques attribués à l’avancée en âge ? Comment sont-ils vécus ? Quelles sont les stratégies mises en place pour limiter l’empreinte du temps sur, et dans, le corps ? Comment les femmes composent-elles avec les messages prescrivant de rester jeune ? Les femmes, en vieillissant, ressentent-elles une rupture entre un corps vieillissant et une identité "sans âge" ?
Une conférence d' Enguerran Macia, anthropobiologiste, chargé de recherche au CNRS.
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