Deux dates clés : le 13 août 1961, c'est le début de la construction du mur, et le 9 novembre 1989, jour de sa chute.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Berlin est découpé en quatre secteurs par les Alliés : français, britannique, américain et soviétique. Cette partition se complète par l'instauration de deux États allemands : la RDA, République démocratique allemande, et la RFA, République d'Allemagne de l'Ouest. À partir de novembre 1953, le passage à l'Ouest ne se fait qu'avec un laissez-passer délivré par les autorités est-allemandes. La fuite vers l'Ouest commence. Près de 2,7 millions d'Allemands de l'Est franchiront la frontière dont près d'1,6 million via le passage de Berlin-Ouest.

La crise de 1958
Nouvelle crise internationale à Berlin provoquée par Nikita Khrouchtchev qui réclame la démilitarisation de Berlin-Ouest. Les négociations (à Genève en 1959, Paris en 1960 puis Vienne en 1961) entre Alliés et Soviétiques n'aboutiront pas et cette longue crise s'achèvera avec la construction du mur. Le 5 août 1961, la frontière berlinoise entre l'Est et l'Ouest entre en phase de fermeture.
La véritable opération « muraille de Chine », décidée dans le secret par Walter Ulbricht, président du Conseil d'État de la RDA, et planifiée par Erich Honecker (secrétaire du comité central du Parti social unifié, SED), sera effective à partir du 12 août. Durant cette même journée, plus de quatre mille candidats au départ viendront grossir le nombre de réfugiés.
À partir de cette date, les citoyens de la République d'Allemagne de l'Est auront besoin d'une autorisation spéciale pour se rendre à Berlin-Ouest.
Le dimanche 13 août 1961 à 1h du matin, l'annonce est officielle, la ligne de démarcation contrôlée et en une heure, 67 des 81 points de contrôles sont établis. En quelques heures la frontière entre Berlin-Ouest et Berlin-Est est établie. Dès le 15 août, les barbelés et barrières temporaires seront progressivement remplacés par un véritable mur de 1m50 de haut.
A partir du 23 août, les habitants de Berlin-Ouest ne pourront pas non plus se rendre à Berlin-Est sans autorisation spéciale. Le premier fugitif qui tente une traversée de la frontière vers l'Ouest à la nage est abattu le 24 août.
Contrairement à ce que prétend la propagande Est-allemande, le rôle du mur est plus d'interdire les sorties et fuites de RDA que de se défendre contre une improbable agression venue de l'Ouest. Constitué de 12 kilomètres de plaques de béton et de 137 kilomètres de barbelés à l'origine, le mur est progressivement renforcé et devient une véritable frontière infranchissable.
Dans sa version finalisée, la frontière prenait la forme d'un mur de béton lisse d'une hauteur de 3m50 complété d'une clôture électrique de 2 mètres de haut, d'un second mur encadrant une bande de terrain découvert rendant le franchissement de la frontière quasiment impossible.

La chute du mur
L'évolution de l'URSS joue un rôle déterminant dans le processus qui conduit à la chute de Berlin. Dès sa première visite officielle en RFA, Mikhaïl Gorbatchev, fervent défenseur de la restructuration et la transparent dans son pays, informe son homologue le chancelier Kohl que Moscou ne s'opposera plus à une transformation démocratique et indépendante de ses États satellites. C'est la fin annoncée de la RDA.
La Hongrie fait tomber le rideau de fer le 2 mai et en ouvre sa frontière avec l'Autriche le 11 septembre. En six mois, plus de 220 000 Allemands de l'Est passeront à l'Ouest. Les manifestations pacifiques vont se multiplier. La RDA célèbre son 40ème et dernier anniversaire le 7 octobre. C'est l'occasion d'une nouvelle protestation populaire.
Le 9 novembre, à 18h57, Günter Schabowski, chef du SED berlinois et membre influent du Bureau politique démissionnaire, annonce que le Conseil des ministres vient de décider d'autoriser la libre circulation des Allemands de l'Est vers la RFA. Cette mesure est à effet immédiat. Chute virtuelle du mur de Berlin, les premiers coups de pioche symboliques sont donnés.
Scènes de liesse dans les rues de Berlin, la foule investit le mur. Les Berlinois de l'Ouest accueillent à bras ouverts leurs voisins de l'Est. Ils seront plus de 2 millions en trois jours à découvrir Berlin-Ouest. C'est la chute du mur et le début de la réunification allemande.