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Quand les éléments d’un studio radiophonique se font décor de théâtre © Isabelle Lassalle / RF
France Culture contribue régulièrement à la création théâtrale contemporaine en produisant près de sept heures hebdomadaires de fiction radiophonique. Plusieurs pièces de Martin Crimp ont déjà été diffusées à l'antenne et « Probablement les Bahamas », mise en scène par Louis-Do de Lencquesaing s'inscrit dans cette série.
Coproduite par France Culture et le Festival d'Automne à Paris, la pièce est présentée sur la scène de Théâtre Ouvert et retransmise sur les ondes de France Culture. Elle se situe à l'exacte croisée problématique des chemins entre radio mise en scène au théâtre et théâtre diffusé à la radio.
Un couple ordinaire probablement

Le couple, Claude Duneton et Marilu Marini, l’ami, Louis-Do de Lencquesaing et Marijka, Aurélia Alcaïs en répétition © Isabelle Lassalle / RF
Installé dans le sud de l'Angleterre, un couple d'âge mûr s'adresse à un ami à qui ils parlent de leur fils Mike, de leur belle-fille, de leurs voyages, leurs projets. Et puis il y a Marijka, la jeune fille au pair hollandaise qui vit à leur côté. Le couple ne s'écoute plus, parle sans s'entendre, s'interrompt. Au travers de ces dialogues, Martin Crimp fait le portrait de la classe moyenne britannique, coincée dans ses certitudes, le racisme ordinaire et les peurs collectives. Il a y un téléphone qui sonne, des photos de vacances, un air de musique, des fleurs et une histoire cachée qui refait surface.
Entrée des spectateurs et début de spectacle: volontairement lues sans le moindre effet par le metteur en scène Louis-Do de Lencquesaing, les didascalies d’introduction installent les personnages et posent la situation.
> enregistrement diffusé le mardi 14 nov. 2006 à 20h30 dans Les Perspectives Contemporines.
Utiliser l'artifice... pour accéder au réel

Micros, pupitres, nagra, fausse porte, feuilles mortes... le studio devient décor © Isabelle Lassalle / RF
« Probablement les Bahamas » est l'une des premières pièces de Martin Crimp, c'est aussi, au départ, une pièce radiophonique. Aujourd'hui, Louis-Do de Lencquesaing la monte pour la scène et la radio.
Dans son projet de mise en scène, tout commence comme un enregistrement dans un studio de radio : micros apparents, bruiteuse... tout est faux. Et puis, progressivement, les acteurs qui enregistrent deviennent des personnages et en passant à la scène de théâtre, on glisse vers le réel.
Louis-Do de Lencquesaing présente cette pièce radiophonique de Martin Crimp dont il propose une adaptation sur la scène du Théâtre ouvert.
De l'impossibilité de raconter une histoire frontalement

Aurélia Alcaïs dans le rôle de Marijka, à la fois personnage extérieur au couple et élément perturbateur © Isabelle Lassalle / RF
Le parti pris de mise en scène de Louis-Do de Lencquesaing épouse le principe de l'écriture de Martin Crimp qui se base sur le souci permanent d'utiliser le sous-texte et les non-dits. Ce discours concerne particulièrement Milly et Frank, les parents, qui parlent en biaisant de choses et d'autres, ils contournent les sujets sans jamais affronter les problèmes clairement. Dans un contraste flagrant, la jeune hollandaise Marijka s'exprime frontalement, elle parle de ce qu'elle a vécu, de ce qui n'a jamais été dit.
Aurélia Alcaïs interprète Marijka, la jeune hollandaise, un personnage qui passe de la lumière à l’ombre qui symbolise aussi l’innocence et la jeunesse.
Après la première partie du reportage découvrez la seconde partie (2) et la fin (3) .

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