#JeudePaume #GeorgesDidi-Huberman #Prison #Syntone #Vietnam #MalcolmX #BorisCharmatz

Cette émission ne vous est pas destinée. Vous êtes témoins, c'est tout. Témoins d'un texte joué pour son auteur, Denis. Il écoute, là, dans son petit lit, derrière une porte métallique, le poste vissé près de l'oreille, en prison.

Disparition interroge le caractère dimensionnel de la détention. Sans oublier que lors de la diffusion, il y a un auditeur qui écoute, concentré, se transportant à l'endroit des paysages... c'est Denis, redonnant à la radio tout son sens, d'émetteur à sens unique. Tony Hayère
GOOD MORNING VIETNAM écouté par SYNTONE

- On me dit prêchant la violence, je réponds que c'est un mensonge. Je ne suis pas pour la violence gratuite, mais pour la justice. Une Vie, Une Oeuvre par Françoise Estèbe et Lionel Quantin : Malcolm X
Le 3 juillet 2003, à l'invitation des " Grandes Traversées ", Julia Cima et moi devions danser à l'Opéra de Bordeaux, une version de l'"Après-midi d'un faune" de Nijinsky un peu différente de la version maison. C'était sans compter la signature du protocole d'accord que l'on sait, sans compter sur la fermeture de l'opéra ce jour par crainte d'occupation intempestive et intermittente, sans compter sur ce qui est devenu ensuite un besoin: faire de nos "objets de grève" une plate-forme radiophonique en phase avec la gesticulation et les rictus. Nous avons failli faire un ACR avec des interventions de William Forsythe, Benoît Lachambre, mais "j'ai failli" est devenu une prise de parole agitée, un objet chaud et réalisé avec rapidité, inventé parfois à même le micro de Gilles Mardirossian. Avec des "Instructions" écrites et dites par William Forsythe. Avant d'aller voir Boris Charmatz écouter son ACR "Danse Intermittence : j'ai failli

Au Jeu de Paume INTRODUCTION par Georges Didi-Huberman, commissaire de l’exposition. Ce qui nous soulève ? Ce sont des forces : psychiques, corporelles, sociales. Par elles nous transformons l’immobilité en mouvement, l’accablement en énergie, la soumission en révolte, le renoncement en joie expansive. Les soulèvements adviennent comme des gestes : les bras se lèvent, les cœurs battent plus fort, les corps se déplient, les bouches se délient. Les soulèvements ne vont jamais sans des pensées, qui souvent deviennent des phrases : on réfléchit, on s’exprime, on discute, on chante, on griffonne un message, on compose une affiche, on distribue un tract, on écrit un ouvrage de résistance. Ce sont aussi des formes grâce auxquelles tout cela va pouvoir apparaître, se rendre visible dans l’espace public. Ce sont donc des images, auxquelles cette exposition est consacrée. Images de tous temps, depuis Goya jusqu’à aujourd’hui, et de toutes natures : peintures, dessins ou sculptures, films ou photographies, vidéos, installations, documents... Elles dialogueront par-delà les différences d’époques. Elles seront présentées selon un récit où vont se succéder : des éléments déchaînés, quand l’énergie du refus soulève l’espace tout entier ; des gestes intenses, quand les corps savent dire « non ! » ; des mots exclamés, quand la parole s’insoumet et porte plainte au tribunal de l’histoire ; des conflits embrasés, quand se dressent les barricades et que la violence devient inévitable ; enfin des désirs indestructibles, quand la puissance des soulèvements parvient à survivre au-delà de leur répression ou de leur disparition. De toutes les façons, chaque fois qu’un mur se dresse, il y aura toujours des « soulevés » pour « faire le mur », c’est-à-dire pour traverser les frontières. Ne serait-ce qu’en imaginant. Comme si inventer des images contribuait — ici modestement, là puissamment — à réinventer nos espoirs politiques.
