Aux origines de la pollution à l'ozone qui tue 500 personnes par an en France
Sans lien avec la couche d'ozone, la pollution à l'ozone provoquerait 500 morts par an. Typique des périodes estivales chaudes, ce polluant dit "secondaire" est le seul polluant en augmentation en France ou en Europe. Voici ses risques et comment il se développe.

L'agglomération parisienne n'a pas vécu pareille pollution à l'ozone depuis 2003, avec notamment 6 jours consécutifs en juillet. Ces pics sont entrés dans nos vies et se traduisent par un "smog photochimique", un brouillard brunâtre et oxydant qui résulte d'un mélange de particules et de gaz. Mais le plus souvent sans que l'on sache précisément pourquoi et avec quelles conséquences. Diagnostic à l'occasion ce mercredi de la journée nationale de la qualité de l'air.
Comment se forme la pollution à l'ozone
Avant tout, il ne faut pas confondre l'ozone polluant et l'ozone stratosphérique, la fameuse couche d'ozone qui protège la Terre des rayonnements ultraviolets du soleil. Ce "bon ozone" qui va mieux.
L'ozone (O3) est un gaz polluant dit "secondaire" car il n'est pas rejeté directement par une activité, comme le sont les particules fines par les transports ou l'industrie.
L'ozone provient de la transformation chimique dans les basses couches de l'atmosphère d'autres polluants, sous l'action des rayons UV du soleil et en cas de fortes chaleurs.
A son origine se trouvent donc des Composés Organiques Volatils (COV), comme des solvants ou des hydrocarbures rejetés par des usines, et divers polluants qui se baladent dans l'air comme les oxydes d'azote (NOx) émis par le trafic routier.
On les observe pendant les journées d'été caniculaires, en particulier l'après-midi, au plus fort de l'ensoleillement, mais aussi pendant de belles journées d'hiver.
C'est le seul polluant en augmentation en France ou en Europe. Et malgré les diverses parades trouvées ces dernières années, l'évolution du réchauffement climatique ne pousse guère à l'optimisme.

500 morts par an
Enchaîner des jours de pollution à l'ozone, comme on l'observe de plus en plus, a des conséquences sur la santé. Toux, irritations au niveau de la gorge, du nez et des yeux, essoufflements, crise d’asthme...
Les personnes âgées, les jeunes enfants, et les personnes asthmatiques ou déjà touchées par des problèmes respiratoires ou des allergies sont les premiers exposés.
Une étude de 2016 de Santé Publique France estime à 500 le nombre de morts chaque année liés à la pollution à l'ozone.
Si la pollution atteint le seuil d'alerte, le ministère de la Santé recommande d'éviter les activités sportives intenses, surtout l'après-midi. Et il est également conseillé de ne pas aggraver la situation en fumant ou en repeignant son appartement.
Ce seuil d'alerte correspond en France à plus de 240 microgrammes/m3 en moyenne horaire, après une procédure d'information des populations déclenchée au-delà de 180 microgrammes/m3 en moyenne horaire.
Contrairement à d'autres polluants dans l'air, il n'existe pas de valeur limite légale pour l'ozone en Europe, mais une valeur cible de 120 microgrammes/m3 en moyenne sur huit heures. Elle ne doit pas être dépassée pour notre bonne santé plus de 25 jours par an, en moyenne sur trois ans. Mais sur la période 2014-2016, Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d'Azur sont au-delà, avec parfois entre 40 et 50 jours de dépassement, selon le ministère de la Transition écologique.
Pour l'agglomération parisienne, Airparif a constaté une augmentation des niveaux moyens de cette pollution de 90 % entre 1995 et 2017, de 20 microgrammes par mètre cube d’air à 38 microgrammes.
[#Ozone] ⚠️@Airparif annonce la persistance du pic de #pollution pour le 4/08, le @prefpolice recommande de :
— L'État en Île-de-France (@Prefet75_IDF) August 3, 2018
➡️Réduire votre vitesse de -20km/h
➡️Contourner @Paris
➡️Penser covoiturage
➡️Acheter votre vignette #CritAir
Pour en savoir plus : https://t.co/w77YtluadNpic.twitter.com/ASQwhPbznf