Dévitalisation des centre-villes : la prise de conscience
Saint-Etienne, Montargis, Nevers, Dax, Moulins...la liste est longue, elle contient 80 noms de villes moyennes qui ont vu leur centre-ville se dévitaliser et leurs habitants s'en détourner. Mais les élus et les commerçants commencent à s'organiser.

Quel avenir pour les centres-villes? Et quelles solutions politiques pour maintenir l’équilibre dans les territoires? Voilà les questions auxquelles se consacrent les 12ème Assises Nationales du Centre-Ville. Elles se déroulent à Orléans les 29 et 30 juin. Publié à cette occasion, le deuxième baromètre du Centre-Ville et des commerces, réalisé avec l'Institut CSA, s'est penché sur les attentes des Français vis-à-vis des centres-villes. Et a identifié les principaux freins pour s'y rendre : un stationnement cher et un choix de commerce de proximité limité.
Structurer les acteurs du centre-ville
On se souvient de cet article du New York Times et de ses descriptions apocalyptiques du centre- ville d'Albi. Ou encore de cette enquête du Monde sur le centre-ville de Saint-Etienne, et de ses photos peu flatteuses de la ville, rideaux fermés, maisons désertées et en ruines. Un phénomène sur lequel les pouvoirs publics et les commerçants se penchent depuis déjà une dizaine d'années. Francis Palombi est le président de la Confédération des commerces indépendants. La première étape selon lui, c'est de doter les acteurs du centre-ville d'une organisation efficace.
Redonner de l'accessibilité
Mais il faut aussi, et surtout, penser pratique : comment faire revenir les gens en centre-ville s'ils n'y habitent pas. Pire, s'ils ne peuvent pas s'y garer ou s'y déplacer facilement. C'est donc l'autre enjeu : Bernadette Laclay est la présidente de "Centre-ville en mouvement", l’association organisatrice de ces 12èmes Assises Nationales.
Autre enjeu, et non des moindres, capitaliser sur les atouts des centres-villes, notamment culturels, quand ils ne sont pas architecturaux ou historiques. Tout cela prend du temps et nécessite des travaux, donc des dépenses : c'est pourtant un investissement indispensable selon le maire d’Orléans Olivier Carré.
Les centres-villes français meurent en silence
Un grand nombre de centres-villes de villes moyennes ont connu une perte de vitesse et rapide et récente.

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Saint-Brieuc, Saint Nazaire, Dax… Dans ces centres-villes, la vacance commerciale est de plus de 15 %. Dans quatre villes - Béziers, Châtellerault, Forbach, et Antonay- ce taux dépasse même les 20%. Ces villes sont caractérisées par un fort taux de chômage, de logements vacants et de pauvreté, ainsi que par une perte de population.
A l'automne dernier, un épais rapport sur la revitalisation des centres-villes remis à Bercy à l'automne dernier se penchait sur les raisons de cette dévitalisation.
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