Alors que l'enlisement et les incertitudes, après 3 ans de conflit en Irak (qu'on peut dater depuis août 2003), suscitent inquiétudes, discussions, analyses et perspectives, le souvenir du long et douloureux retrait du Vietnam fait planer son ombre. En décembre dernier, George W. Bush a présenté "un plan pour la victoire en Irak" qui rejetait un retrait programmé des troupes d'occupation, alors que le coût de la guerre sur les fronts irakien et afghan, année 2006 et 2007 comprises, se chiffre en milliards de dollars et tandis que les opinions publiques américaine et internationale appuient le retrait des troupes américaines. Pourtant, à Washington, le débat est néanmoins ouvert sur un désengagement progressif des troupes d'Irak, les GI's intensifiant leurs efforts pour former une armée irakienne efficace. Il s'agit alors d' "irakiser", comme on a pu parler de "vietnamisation" du conflit, au temps du désengagement du bourbier vietnamien. En compagnie de Justin Vaïsse, Jean-Noël Jeanneney s'interrogera dans quelle mesure on peut rapprocher le retrait du Vietnam du retrait en Irak.