Cinq ans à parcourir la Turquie, à observer les gens vouloir partir. Écrire sur eux. Sans eux. Les laisser là.
Pourquoi je veux partir. Ni d’où, ni vers où. Juste partir.Et pourtant, partir a cela de distinct d’aller qu’il suppose avoir été chez soi.Donc l’idée d’une rupture, d’une déchirure.
Quitter le familier, ce qui est conquis - en soi. C’est le chez soi. Fuir le connu.Regarder l’inconnu.Désirer conquérir.
Ici, peu importe l’origine du désir - et peu importe car le désir est sûrement l’origine. Le désir brut. Cette force qui me dresse. Qui me pousse vers l’autre.La rencontre.
Je dévore l’autre. Sa langue. Ses paysages. Et tout devient peu à peu familier.
L’ennui.
Brûler la terre. Mais j’emporte avec moi sa mémoire. Je vais. Je m’’approprie. Et je pars, emportant avec moi, mais sans appartenir.Il en va de la géographie comme des formes d’expression.De la musique à la vidéo, de la parole.. à quoi ?
Cinq ans à parcourir la Turquie, à observer les gens vouloir partir. Écrire sur eux. Sans eux. Les laisser là.
Romain Kronenberg
La forme de son corps avec l'excès de sable, photo tirée du film homonyme de Romain Kronenberg •
Crédits : Romain Kronenberg / DR
En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies permettant la personnalisation des contenus, le partage sur les réseaux sociaux, la mesure d’audience et le ciblage des publicités. Votre navigateur ainsi que des outils en ligne vous offrent la possibilité de paramétrer ces cookies.