Le détour par l’histoire propose une démarche légitimant la création de la Sorbonne à Abû Dhabi.
Il convient de redéployer son regard à partir du lieu où il s’exerce. Vu de la péninsule Arabique, le monde prend une configuration différente de celle qui est à l’œuvre chez les historiens européens, fussent-ils marqués par le tropisme méditerranéen. Vu des rives du Golfe, le monde romain antique (et même sa partie orientale devenue byzantine) appartient à l’Occident. De là, la proximité orientale de l’Inde se révèle. Et la Chine, voire le Japon, en leur éloignement même, se rapprochent.
Or c’est en ce territoire arabique qu’est apparu l’islam au début du VIIe siècle. Et son expansion à la rencontre des grandes civilisations d’Orient et d’Occident est le phénomène majeur de ce que nous appelons le Moyen Age. Le rappel de ces chocs et de ces premiers échanges par des professeurs de Paris-Sorbonne qui enseignent aussi à la Sorbonne d’Abû Dhabi contribuent à la réflexion et aux expériences menées aux Emirats arabes unis pour la rencontre et le croisement des cultures du monde aujourd’hui et demain.
Bibliographie
L’islam au carrefour des civilisations médiévales , ouvrage collectif (12 contributeurs) abondamment illustré, dirigé par Michel Sot et Dominique Barthélemy, Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2012
- professeur médiéviste
- professeur d’histoire du haut Moyen Age occidental à l’Université de Paris-Sorbonne (Paris IV)