Début avril, le gouvernement américain a forcé l’université Texas Tech à arrêter sa politique de discrimination positive. Mises en place pour favoriser l’accès des minorités aux campus, ces mesures sont contestées au point de faire l’objet de plaintes. La discrimination positive est-elle en danger ?

Ce mois-ci, pour la première fois, le gouvernement de Donald Trump a obligé une université à arrêter sa politique de discrimination positive. La ministre de l’éducation Betsy DeVos, notoirement hostile à cette pratique, a fait pression sur l’université Texas Tech pour qu’elle cesse d’utiliser des critères raciaux lors de la sélection de ses étudiants. C’est, en fait, la poursuite d’une velléité plus ancienne puisqu’il y a un an déjà, Donald Trump révoquait vingt-quatre directives mises en place sous Barack Obama pour promouvoir la diversité.
Des critères de sélection opaques
Au niveau fédéral, les enquêtes contre les universités se multiplient pour examiner les critères de sélection assez opaques des étudiants et certains élèves portent plainte pour contester cette politique.
Au-delà de l’aspect juridique, il faut prendre en compte l’attachement à la méritocratie aux États-Unis. Mettre des quotas et réfléchir aux questions raciales, c’est aussi discuter les frontières de ce mythe. Annabelle Allouch
Aux Etats-Unis la discrimination positive, ou « affirmative action », est-elle en danger ? À qui profite-t-elle vraiment ? Quel est son bilan dans l’accès des minorités à l’université depuis sa mise en place dans les années 1960 ? Qu’est-ce que ce système dit de la méritocratie outre-Atlantique ? Est-ce que l’accès au savoir est le même pour tous ?
Une émission préparée par Maïder Gérard.
Extraits sonores :
- En campagne en Pennsylvanie, Barack Obama prononçait, le 18 mars 2008, un discours important. Pour la première fois, le sénateur noir de l'Illinois y expose sa conception des relations raciales aux Etats-Unis, notamment dans le domaine scolaire (Extrait discours officiel, CNN, 18 mars 2008)
- Extrait de la déclaration d’Abigail Fisher, étudiante qui dit n’avoir pas été admise à l’université à cause de sa couleur de peau (AFP, 10 octobre 2012)
- Annonce sur Fox news par le speaker de la chaine de la décision de Donald Trump de mettre un terme à la discrimination positive à l’université (Fox News, 3 juillet 2018)
- Catherine Lhamon, ancienne collaboratrice de Barack Obama réagit à la fin de la discrimination positive à l’université. Kristen Clarke, présidente du Comité des lois civiques s’exprime également (France Info, 4 juillet 2018)
- Extrait reportage couvrant l’arrivée de James Meredith à l’université du Mississipi à Oxford, alors exclusivement réservée aux blancs, le 1er octobre 1962 après trois jours d’émeutes. John Fitzgerald Kennedy intervint à la télévision
- Extrait (ambiance) de la finale des championnats universitaires de basket 2019 opposant l’université du Texas et celle de Virginie, cette dernière étant la gagnante (8 avril 2019)
Extraits musicaux :
- No Discrimination de Tony Allen (label : Vampisoul)
Chroniques
Bibliographie
De la diversité en Amérique : politiques de représentation des minorités ethno-raciales aux Etats-UnisPresses Universitaires de Paris Sorbonne, 2013
- maître de conférences en sociologie à l'université de Picardie-Jules Verne, spécialisée dans les questions d'éducation
- Maître de conférence en civilisation américaine à l'université de Lyon 2.
- maître de conférences en histoire des Etats Unis, département d'études anglophones, à l’université de Rouen Normandie.