Alors que la Tunisie est à nouveau agitée par des contestations sociales, il apparaît clairement que la Révolution du Jasmin n'a pas permis la transformation démocratique d'un pays où les inégalités restent fortes. Où en est la justice sociale en Tunisie ? Que revendiquent les manifestants ?

Le 8 janvier dernier, c’est dans la petite ville de Tebourba, située à 35km de la capitale, que commençait le mouvement de contestation « Fech Nestanew », « Qu’est-ce qu’on attend », s’étendant rapidement à de nombreuses villes à travers le pays.
Si la révolte de 2011 avait pour objectif de faire tomber un régime dictatorial qui oppressait son peuple depuis de longues années, cette fois les revendications se sont concentrées sur « la vie chère ». Autrement dit, des considérations éminemment matérielles et économiques.
Avec un taux d’inflation officiel de 6,4% (la réalité est probablement plus grave), une croissance qui peine à atteindre 1%, un chômage qui reste au-dessus de 15 % (plus de 30 % chez les jeunes diplômés) ; la situation actuelle est en effet très loin de satisfaire les espoirs suscités par la fin de l’ère Ben Ali.
Pour comprendre les raisons de ces contestations, nous essayerons de comprendre quels sont les effets concrets de l’inflation, du chômage, sur la situation des tunisiens, et essayerons de nous plonger dans les racines des mouvements sociaux qui secouent à nouveau la Tunisie.
Quel bilan peut-on faire de l’action des gouvernements successifs, depuis 2011, dans le domaine économique et social ? L’économie est-elle la grande oubliée des autorités ?
Une émission préparée par Samuel Bernard.
Pour aller plus loin:
"Aux origines rurales et agricoles de la Révolution tunisienne" par Alia Gana
Chroniques
Bibliographie
Autoritarismes démocratiques et démocraties autoritaires au XXIe siècleLa Découverte, Paris, 2008
- sociologue et politologue, chercheur à l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo Beyrouth)
- Directrice de recherche au CNRS, UMR LADYSS Dynamiques sociales et recompositions des espaces, Université Paris Ouest Nanterre la Défense
- professeur à l'Université de Sousse, Tunisie