Le 12 octobre dernier, les Etats-Unis et l'Etat d'Israël ont choisi de quitter l'Unesco, accusée d'être "anti-israélienne". L’organisation onusienne pour l’éducation, la science et la culture se retrouve une fois de plus prise dans des luttes de pouvoirs. L'Unesco est-elle politisée ?

L’annonce récente du retrait des Etats-Unis de l'Unesco, suivi par celle d’Israël, est venu nous rappeler combien cette institution, bien qu’aux ambitions universelles et universalistes est une arène politique.
Washington a accusé l'institution d'être «anti-israélienne» : «Cette décision n'a pas été prise à la légère, et reflète les inquiétudes des États-Unis concernant l'accumulation des arriérés à l'Unesco, la nécessité d'une réforme en profondeur de l'organisation, et ses partis pris anti-israéliens persistants» a précisé le département d'État dans son communiqué.
«C'est une perte pour la famille des Nations unies. C'est une perte pour le multilatéralisme» a déclaré la directrice générale de l'organisation, Irina Bokova, qui sera bientôt remplacé par l’ancienne ministre française de la Culture Audrey Azoulay.
Comment comprendre cette décision ? Que révèle-t-elle de la difficulté – voire de l’impossibilité – pour l’UNESCO de se placer en dehors du jeu des relations internationales ? Que nous dit l’histoire de l’organisation sur ce point ?
Ce n’est pas la première fois que les USA la quittent. En 1984 déjà, le président Reagan avait claqué la porte avec fracas, accusant l'Unesco de « favoriser la propagande soviétique ».
l'Unesco, a pour vocation de s’inscrire au cœur des conflits mondiaux, son acte constitutif stipule que « les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix »; mais alors, peut-on lutter contre les conflits mondiaux sans faire de la politique ?
Une émission préparée par Samuel Bernard.
Chroniques
Bibliographie
La crise des Nations UniesPresses universitaires de France, 2015
- professeur honoraire de relations internationales à l’Université de Lausanne, ancien vice-président de la Croix Rouge suisse, ancien directeur de la division des droits de l’homme et de la paix à l’UNESCO
- Président de l’Association d’Échanges Culturels Hébron France, Professeur de droit, ancien ministre de la culture, entre 2013 et 2014
- Analyste responsable de l'Asie à l'Institut des études de sécurité de l'Union européenne (EUISS)