Des tribunaux talibans en Afghanistan aux panchayats en Inde, les espaces où s'applique la justice prennent parfois d'autres formes que les tribunaux étatiques. Comment s'organise cette justice alternative ? Qui sont ces "juges" garants du droit coutumier, tribal ou islamique ?
Qu’ils soient clercs ou laïcs, professionnels ou amateurs, nombre d’hommes sages, autoproclamés ou reconnus comme tel, disposent du droit de rendre la justice. Dans des arènes informelles, ils arbitrent les conflits du quotidien et s’attachent à pacifier la communauté. Il s’agit d’une justice parallèle qui n’ambitionne pas tant de dire le juste que de préserver la paix sociale – mais aussi des valeurs séculaires.
Au-delà des questions morales et éthiques concernant le recours à des considérations religieuses ou culturelles pour rendre la justice : comment s’organisent ces juridictions alternatives ? Quelles réalités recouvrent les Conseils tribaux, chariatiques et autre justices coutumières ?
Elles dépendent, bien sûr, assez largement des contextes dans lesquelles elles s’inscrivent. Mais de l’Afghanistan à l’Egypte en passant par l’Inde; toutes nous informent sur la manière dont ces justiciables se positionnent par rapport à l’Etat central et sur la légitimité dont il jouit auprès d’eux.
A quel droit se réfère-t-on et quel ordre instaure-t-on dans ces espaces alternatifs? Comment ces juridictions s’articulent-elles avec la justice étatique? Comment s’influent-elles mutuellement? Qui en sont les acteurs et comment se construisent leur légitimité ? Quelles perspectives et quelles limites pour ces systèmes juridiques parallèles?
Une émission préparée par Marguerite Catton.
Dans la même série
Chroniques
Bibliographie
Juger en situation de guerre civile Les cours de justice Taleban en Afghanistan (2001-2013)De Boeck Supérieur, 2013
- Chercheur CNRS au Ceri-Sciences Po.
- Anthropologue, chercheuse au centre d’études de l’Inde et de l’Asie du Sud-Est, spécialiste de l’Inde du Sud