Rongée par les violences raciales et la prolifération des armes à feu, la police américaine semble avoir la gâchette facile quand il s’agit de jeunes afro-américains. D'où viennent ces violences raciales ? Sont-elles inhérentes à l'institution policière ? Les polices américaines sont-elles racistes?
Michael Brown, Freddie Gray, Eric Garner, Ramarley Graham, Stephon Clark, Alton Sterling, Jordan Edwards... La liste des noirs ayant perdu la vie lors d’une “bavure policière” est tristement longue. Souvent, la raison est aussi tristement évidente : les noirs sont considérés, a priori, comme « coupables ». Cette suspicion s’est illustrée récemment, en novembre 2018, avec l’histoire de Jemel Roberson, agent de sécurité - noir - abattu par un policier alors qu’il avait neutralisé un forcené en attendant les forces de l’ordre :
« Il a vu un homme noir avec une arme et il l’a tué »
Ces dernières années, les Etats-Unis ont connu une recrudescence du nombre de personnes qui ont perdu la vie sous les balles de policiers. 987 personnes en 2017 (contre 963 en 2016 et 995 en 2015 selon le Washington Post). Parmi eux, 22% était des hommes noirs alors qu’ils ne représentent que 13% de la population. Autrement dit, aux Etats-Unis, la probabilité pour une jeune afro-américain de se faire tirer dessus est 5 fois plus grande que pour un blanc.
Comment comprendre la violence des policiers américains ? La police américaine est-elle raciste ? Ou faut-il aller chercher les racines de cette violence bien plus profondément dans les entrailles de la société elle-même ? La mixité raciale au sein des effectifs peut-elle changer les choses ?
"La mixité au sein des effectifs de police n'est pas aussi efficace qu'on pourrait le penser : les Noirs intègrent effectivement une forme de culture de la discrimination sociale et raciale." Didier Combeau
Une émission préparée par Maïlys André.
Audrey Celestine : "Dans les prisons, il y a une majorité d'afro-américains, certes, mais aussi de certains codes postaux. La violence ne s'exerce donc pas de manière égale sur l'ensemble de la population afro-américaine."https://t.co/b79hZi4bT6pic.twitter.com/CVAz9aRNce
— Culturesmonde (@CulturesMonde_) January 29, 2019
Didier Combeau : "La mixité au sein des effectifs de police n'est pas aussi efficace qu'on pourrait le penser : les Noirs intègrent effectivement une forme de culture de la discrimination sociale et raciale."https://t.co/WtQOHGZ6Jppic.twitter.com/n0Cwxnuznl
— Culturesmonde (@CulturesMonde_) January 29, 2019
Didier Combeau : "les policiers américains ont, en moyenne, 58h de formation au tir pour seulement 8h de formation à la désescalade. Ils ont de fait plus facilement recours à leur arme." pic.twitter.com/na7HgWY2wX
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Chroniques
Bibliographie
- docteure en sciences politiques au CERI (Sciences Po), maître de conférences en sociologie politique, études américaines.
- politologue spécialiste des Etats-Unis, chercheur associé à l'Institut des Amériques
- journaliste, ancienne correspondante en Afrique du Sud pour RFI puis Africa n°1.
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