Emission présentée par Christophe Payet
Malgré les scandales politico-financiers, le Premier ministre truc Recep Tayyip Erdogan est sorti vainqueur des élections municipales dimanche dernier. L’AKP, le Parti de la justice et du développement, a récolté 45% des voix, devant le Parti républicain du peuple (CHP, centre gauche). Le parti du Premier ministre conserve Istanbul, Ankara et reprend même la ville d’Antalya, qu’il avait perdu en 2009.
Ce vote, qui faisait figure de référendum pro ou anti-Erdogan, a été marqué par une participation très importante, plus de 80% de votants. C’est également un test pour le Premier ministre, quelques mois avant l’élection présidentielle d’aout prochain, la première au suffrage universel direct.
Après ce plébiscite, le pouvoir d’Erdogan semble plus fort que jamais et cette victoire de l’AKP fait craindre une montée de l’autoritarisme. Dernier exemple en date : la guerre menée par Ankara contre les réseaux sociaux. Une semaine après avoir bloqué l'accès au réseau social Twitter, le gouvernement turc a bloqué la semaine dernière l'accès à la plateforme Youtube – détenue par Google. Objectif : empêcher la diffusion sur Internet d’enregistrements de réunion confidentielle qui avaient commencé à fuiter.
Le climat politique est extrêmement tendu en Turquie ou l’opposition conteste la victoire de l’AKP à Ankara. Plus d'un millier de partisans du CHP se sont réunis mardi dernier devant le siège du Haut Conseil électoral à Ankara pour dénoncer des fraudes et réclamer un nouveau comptage des voix.
Les Dernières Diffusions
- économiste, éditeur et politologue turc
- correspondant diplomatique du Monde
- historien et politologue, professeur au Département d'Etudes turques et Institut des relations internationales) de l'université Marc Bloch de Strasbourg et chercheur au CNRS, spécialiste des "minorités" de Turquie.