
La question n’est pas nouvelle, elle s’invite même dans l’actualité à intervalles réguliers depuis quelques années: manifestations de pêcheurs en colère, débats sur les quotas européens de pêche, rejets de poissons en pleine mer. Ces derniers mois, ce dossier fait l’objet d’une grande réforme, entamée en juillet 2011 à l’initiative de Maria Damanaki, commissaire européenne en charge de la pêche, qui devrait connaître son dénouement début 2013, à l’issu d’un vote des députés européens qui s’annonce déjà houleux.
Pourquoi un tel chantier? Pour répondre à la crise chronique du secteur, et tenter de faire évoluer une situation qui semble ne convenir à personne. Les pêcheurs tout d’abord: depuis les débuts de la Politique commune de la pêche, en 1983, ils sont accusés de mettre en péril les populations de poissons par des techniques trop intensives. Les défenseurs de l’environnement ensuite, qui malgré toutes les mesures prises depuis des années en Europe, voient dépérir les populations de poissons à l’échelle du continent (80% des espèces de poissons des mers d’Europe subissent une pêche massive qui met en danger leur survie à long terme. Ce, alors que le continent est aujourd’hui le premier importateur mondial de produits de la mer).
Pourrait-on un jour satisfaire les besoins en poisson du continent, tout en rendant cette pêche durable, écologique? C’est l’équation – apparemment - insoluble sur laquelle planchent les autorités européennes depuis des années. Faut-il toujours continuer à baisser les quotas de pêche? Mieux les répartir entre les pays? Faudrait-il « individualiser » ces quotas? Comment rendre la pêche de masse moins nocive pour l'environnement et les populations de poissons?
- député européen (PPE-UMP), vice-président de la commission de la pêche du Parlement européen.
- directeur du Centre de Sciences Aquatiques et de la Pêche à l’Agrocampus Ouest de Rennes, membre du Conseil scientifique des pêches de l’Union Européenne.
- directeur de recherche à l’IRD – Institut de Recherche pour le Développement.