Ce matin nous irons voir du côté de la Turquie pour s’intéresser à ses relations avec l’Europe depuis l'obscur coup d’Etat qui s’est déroulé dans la nuit du 16 au 17 Juillet dernier.

Dès le lendemain du coup d'état, le président Recep Tayyip Erdoğan entamait une purge de l'opposition extrêmement radicale: Des universitaires, des journalistes, des auteurs - comme Asli Erdogan, emprisonnée depuis la semaine dernière - font les frais du climat de psychose…
Sur le plan diplomatique aussi les conséquences n’ont pas tardé à venir… le président turc critiquant le manque de soutien des occidentaux, menaçant les Européens de ne pas respecter l'accord sur les réfugiés passé avec Bruxelles, exigeant des États-Unis qu'ils extradent celui qu’il considère comme étant à l'origine du coup de force : l'idéologue et imam Fethullah Gullen (exilé en Pennsylvanie depuis 1999)…
Alors cet accord « sous-traitant » la gestion des réfugiés est-il effectivement remis en cause par le refroidissement diplomatique ?... Quid alors de la question de la libéralisation des visas pour les ressortissants turcs ?... Plus encore, quelle actualité pour l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne dans ce contexte de tensions extrêmes ?
Par ailleurs, comment comprendre le rapprochement entre Ankara et Moscou malgré les divergences politiques ?... pied de nez aux européens, ou Nouvelle Donne dans le système d'alliances ? Quel avenir pour les relations turco-européennes ?
Une émission préparée par Clémence Allezard
- ancien ambassadeur de l’Union Européenne en Turquie, de 2006 à 2011, chercheur à Carnegie Europe à Bruxelles.
- ancien rédacteur en chef et fondateur de l'hebdomadaire Zaman France
- journaliste à Hurriyet Daily News, spécialiste des questions internationales
- Maître de Conférences à Rennes 1 (CRAPES) et chercheur attachée à l'Institut Français d'Etudes Anatoliennes (IFEA), spécialiste des relations entre l'Union Européenne et la Turquie.