Après deux semaines d’accalmie, les combats ont repris dimanche à Syrte, en Libye : les forces gouvernementales essayent toujours de reprendre cette place forte aux derniers djihadistes de l’EI, désormais retranchés dans deux petits quartiers de la ville.
Quatre mois après le début de l’offensive, cet ancien bastion kadhafiste (la ville natale du colonel Mouammar Kadhafi), situé à 450 km à l’est de Tripoli, continue de résister dans de violents combats de rue...
La bataille contre les djihadistes s’est également jouée cet été à Benghazi, en Cyrénaïque : cette fois ce sont les forces du général Haftar, le chef militaire du Parlement de Tobrouk, à l’est, qui ont repris la quasi-totalité de la ville aux différentes factions « terroristes » (c’est sous ce terme générique que l’ancien général de 73 ans désigne la plupart de ses adversaires). Une façon pour lui d’apparaître comme le champion de l’anti-terrorisme, le sauveur aux yeux de la communauté internationale. Cet allié du régime égyptien espère en effet jouer un rôle central dans les futures négociations de paix en Libye, alors que le gouvernement d’union nationale de Faiez Sarraj, soutenu par l’ONU, semble avoir perdu sa légitimité.
Alors, qui tirera les bénéfices de ces multiples victoires militaires sur les groupes djihadistes ? De quoi – et par qui – sera fait le futur de la Libye ? Et que va-t-il advenir de ces centaines de combattants libyens, marocains, tunisiens qui ont rejoint les rangs de l’Etat islamique en Libye ? Le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian a parlé d’un « risque d’éparpillement » des djihadistes en Tunisie et en Egypte. Comment la coopération régionale peut-elle permettre de faire face à cette menace ?
Une émission préparée par Tiphaine de Rocquigny.