Jeudi dernier, des hommes armés en tenue militaire ont pris d’assaut le pont sur le fleuve camerounais le Wouri, à Douala (capitale économique du Cameroun). Ils ont tiré des coups de feu en l’air, demandant le départ du président Paul Biya et déployant une banderole sur laquelle était inscrit : « Paul Biya dictateur, Paul Biya doit partir à tous les prix (A tout prix) ». On comprend l’inquiétude des camerounais à quelques jours de l’’élection présidentielle décidée par décret au début du mois de septembre (ce qui laisse très peu de temps à l’opposition pour s’organiser).
Au pouvoir depuis 1982, Biya n’a eu à faire face qu’à une seule tentative de coup d’Etat en 1984 et il est le grand favori de cette présidentielle à un tour. Le système électoral est verrouillé et il sera difficile pour l’un des 22 candidats (dont l’opposant historique John Fru Ndi) de faire vaciller l’homme fort du pays. Pour autant, y a-t-il des motifs d’espoir ? Ou, au contraire, d’inquiétude ? Croit-on encore au changement par les urnes ?
Avec Fred Eboko , socio-politologue, spécialiste des politiques de santé.
Yves Mintoogue , étudiant à Paris et à Yaoundé, chercheur en histoire du Cameroun.
Mamadou Lamine Bah , sociologue, journaliste au Lynx , journal satyrique publié à Conakry, membre de l'Organisation Guinéenne des Droits de l'Homme.
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- politiste, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD).
- chercheur en histoire et en science-politique, doctorant à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne