Aujourd'hui et pour ouvrir cette semaine sur le retour de la Russie sur la scène internationale, nous allons nous intéresser à la diplomatie de Poutine dont le bellicisme grandissant, sur les territoires ukrainiens et syriens, interroge les chancelleries occidentales sur la posture à adopter.

Poutine, finalement, ne viendra pas inaugurer la nouvelle cathédrale orthodoxe russe, quai Branly, à quelques encablures de la tour Eiffel. Après les tergiversations du président français qui avait déclaré dans les médias qu’il n’était pas sûr de vouloir recevoir son homologue russe tant il n’y avait rien à attendre sur le dossier syrien, Moscou a décidé d’annuler sa venue.
Cette décision a poussé nos confrères du Monde, Marc Semo et Isabelle Mandrot (correspondante à Moscou) à titrer la semaine dernière sur « une nouvelles guerre froide » entre la France et la Russie. Quelques jours plus tôt, c’était le Figaro qui, sous la plume d’Isabelle Lasserre qui titrait sur « la Nouvelle guerre froide entre la Russie et les USA », rappelant – à raison – que, après l’Ukraine, le conflit en Syrie a brisé la relation russo-américaine, réinstallant le climat d’animosité d’antan.
On ne compte plus les articles, les communiqués, les rapports et autres ouvrages sur « le retour de la guerre froide », journalistes, experts, universitaires, responsables politiques ; tous semblent s’accorder sur cette idée. Nous allons nous demander ce qu’elle signifie dans le champ de la diplomatie.
Quel est l’effet de cette diplomatie au marteau sur les autres diplomaties ? Quelle stratégie se cache derrière le bellicisme de Vladimir Poutine? Faut-il y voir une démonstration de force, où le témoignage, au contraire, d'une certaine faiblesse? Et quelles sont les réaction des chancelleries occidentales des pays membres de l'OTAN? Les pays membres ont-ils également une part de responsabilité dans cette surenchère diplomatico-militaire?
Une émission préparée par Samuel Bernard.
Pour prolonger la réflexion:
Un article de Céline Maranger: "Les sanctions contre la Russie ont-elles un effet dissuasif?"
Dans la même série
- Historien des relations internationales, directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI).
- chercheuse au sein de l'Institut de Recherche stratégiques de l'Ecole militaire du Ministère français de la défense.
- géographe, directrice de recherches CNRS Centre Alexandre Koyré, spécialiste des questions de géopolitique de l'espace et des politiques spatiales.
- Directeur scientifique du Forum du futur et professeur émérite de l'Ecole Polytechnique.