Le vote utile est de retour. Héritage du 21 avril 2002, quand Jean-Marie Le Pen avait accédé au second tour des élections présidentielles, l’injonction à voter pour le candidat dont les sondages prédisent la meilleure chance de victoire contre l’extrême droite est devenu un impératif catégorique.

Un impératif, à tel point qu’il chamboule l’échiquier politique. On a ainsi vu cette semaine l’ancien maire de Paris socialiste, Bertrand Delanoë, ou encore l’ancien député-maire communiste de Saint Denis Patrick Braouezec, se revendiquer de ce « vote utile » pour justifier leur soutien à Emmanuel Macron. Le candidat « d’En Marche ! » apparait en effet dans les sondages comme le mieux placé, aujourd’hui, pour accéder au second tour et battre marine Le Pen. Voilà donc que le vote utile pourrait conduire, paradoxalement, à empêcher les deux candidats issus des partis de gouvernements de se qualifier. Mais Benoît Hamon et François Fillon ne seraient pas les seuls à en pâtir : Jean-Luc Mélenchon qui a un temps voulu incarner le vote utile est exclu de fait de ce calcule savant. Tout comme ceux qu’on appelle les « petits candidats » : Nicolas Dupont Aignan, Nathalie Artaud, Frédéric Poutou ou François Asselineau se retrouvent encore plus marginalisés. Résultat, une élection présidentielle réduite au premier tour et à 2 protagonistes… ce qui n’est pas vraiment dans l’esprit des institutions de la Ve République. Alors, « A qui profite le vote utile »? On en parle jusqu’à 18h45.
Puis, nous nous intéresserons à la Corée du Sud qui connaît aussi une vie politique agitée. Vendredi, la destitution de la présidente Park Geun-Hye, prise dans un scandale politico financier, a été confirmée par la Cour Constitutionnelle. Depuis, les manifestations se multiplient dans le pays, et la présidente reste muette.
Bibliographie
- journaliste, ancien chroniqueur au quotidien Le Monde
- Professeur de science politique à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne
- Journaliste, spécialiste de la péninsule coréenne.