Il pliait, il résistait depuis près d’une semaine – il a fini par céder... François de Rugy a présenté sa démission cet après-midi. Démission acceptée quelques minutes plus tard par le président de la République.

Rideau, donc, pour celui qui n’a occupé le poste de ministre de la Transition écologique que pendant 10 mois. Un poste décidément délicat, voire maudit. L’an dernier, c’est Nicolas Hulot qui en démissionnait – certes, pour d’autres raisons…
François de Rugy part, au terme d’une semaine de révélations. Des enquêtes de Mediapart qui portaient, au fond, sur un seul sujet : l’usage qu’il a fait de l’argent public. Des dîners à l’Assemblée, des travaux dans son ministère et des indemnités de frais de mandat utilisées de manière étonnante – l’affaire de trop, d’ailleurs, semble-t-il ; celle que le site d’informations s’apprêtait à publier aujourd’hui.
Partant, les questions sont nombreuses – morales, médiatiques et politiques – autour du cas de ce dirigeant politique, héraut de la transparence et de la réduction du train de vie de l’État.
Bref, qu’est-ce que dit cette affaire ? De quoi l’affaire François de Rugy est-elle le nom ?
Le journalisme d’investigation est de plus en plus présent en France. Chaque année, il y a également des enquêtes montrant que les gens considèrent que les médias sont corrompus. Cela crée probablement une forme de pression qui poussent les médias à vouloir dénoncer la corruption. Daniel Boy
Je note un profond changement de ce que l'on considère comme acceptable ou non en France. Dans d’autres pays d'Europe, M. de Rugy aurait certainement démissionné beaucoup plus vite. Corinne Lepage
Il se pose d’abord un problème qui reviendrait pour n’importe quel ministère : il est de plus en plus difficile de trouver figure connue, qui représente vraiment quelque chose dans le paysage politique. Je pense aussi que les ministres ont de plus en plus de mal à exister au sein du gouvernement. Un vrai militant qui connait la cause écologique pourrait lui succéder, mais il y aura aussi un risque de désaccord. Géraldine Muhlmann
- politiste, directeur de recherche émérite au CEVIPOF, spécialiste de l'écologie politique.
- avocate et ancienne Ministre de l'environnement (1995-1997).
- professeure en sciences politiques à Paris Panthéon Assas et journaliste