Le 17 janvier, Edouard Philippe annonçait l’enterrement du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes cinquante ans après son lancement. Reculade du pouvoir ou véritable choix politique ? Quelles traces peut laisser cette décision de l’exécutif ?
Il n’y aura donc pas d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Décision "irrévocable" a assuré mercredi Edouard Philippe à la télévision.
Un peu plus tôt, le premier ministre, entouré de plusieurs membres du gouvernement, avait fait connaitre ses arbitrages. Moment très attendu, non pas tant en raison de la nature de la décision (l’abandon était l’option la plus probable) que du temps qu’il aura fallu pour qu’elle soit prise.
Pour ceux qui croyaient (ou faisaient mine de croire) à l’avènement de cet aéroport, la décision prise par l’exécutif relève à la fois de la faiblesse, de la trahison et du déni de démocratie. Faiblesse face à ce qui est considéré comme une minorité agissante : les occupants de la ZAD. Trahison par rapport aux engagements pris par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Déni de démocratie dans la mesure où une majorité de votants avait dit Oui au projet lors du référendum départemental de 2016.
Dans l’autre camp, on souligne au contraire que cette décision, sans être pleinement satisfaisante, était la seule raisonnable. Qu’il s’agit de réorienter le projet initial vers une dimension plus régionale, en englobant l’agglomération de Rennes dans l’aménagement aéroportuaire. Qu’enfin et surtout, les chefs de l’Etat et du gouvernement ont su faire preuve d’autorité en la matière, contrairement à leurs prédécesseurs. Car gouverner, c’est choisir.
"Notre-Dame-des-landes : gouverner, c’est choisir ?"
- journaliste, fondatrice de "QG le média"
- Journaliste et producteur de l'émission "Le Tour du monde des idées"
- Journaliste, professeur associé à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et directeur du journal AOC et producteur de l'émission "La Suite dans les idées" sur France Culture