Du hashtag #pasdevague aux innombrables pétitions partagées en ligne, comment comprendre l’ampleur des nouvelles formes de l’expression citoyenne ? Faut-il y voir des preuves de vitalité démocratique ou le symptôme d’une faillite de nos institutions à porter les demandes sociales ?

C’est un hashtag qui provoque l’inverse de ce qu’il proclame : #pasdevague s’est imposé en quelques heures sur les réseaux sociaux. Il recense des témoignages de profs qui racontent les violences dont ils ont été témoins, et surtout l’indifférence de leur hiérarchie.
Face à cette vague de colère numérique, le gouvernement vient de décider d’un plan d’action contre la violence à l’école. Un autre outil de mobilisation en ligne connait une progression spectaculaire depuis quelques années : la pétition. La plateforme Change.org en accueille de toutes sortes : y compris d’ailleurs une pétition pour interdire les pétitions. Une des plus récentes et des plus visibles est celle initiée par l’humoriste Muriel Robin : elle s’adresse directement au chef de l’Etat et lui demande d’agir contre la violence conjugale.
On peut voir ce genre d’initiatives comme une façon de régénérer la démocratie. Mais n’y a-t-il pas aussi une forme de perversion, lorsque l’expression citoyenne tourne à des formes de délation, comme y engagent parfois certains hashtags ? Et que dire de la représentativité de ces initiatives ?
"Pétitions, hashtags : la dictature de l’opinion ?"
Bibliographie
Le coup d'Etat citoyen : ces initiatives qui réinventent la démocratieLa Découverte, 2016
- Essayiste et éditorialiste au Point.
- professeure en sciences politiques à Paris Panthéon Assas et journaliste
- Consultant et maître de conférences à Sciences Po Paris