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Lui, c’est encore un novice : il fait ses premiers pas sur la scène internationale. Elle, c’est la vraie patronne en Europe, celle qui a su imposer à ses partenaires une politique de stricte discipline budgétaire. Leur 1ère rencontre, demain soir à Berlin, pourrait paraître déséquilibrée.

Sauf que lui, François Hollande, vient de remporter l’élection présidentielle, quand elle, Angela Merkel, encaissait un nouveau revers électoral hier, en Rhénanie-du-nord-Westphalie : la CDU, son parti, dégringole, au profit du SPD. Quelles seront les conséquences de cette double conjoncture sur l’avenir du couple franco-allemand ? Difficile à dire pour l’instant. Ce qui est certain en revanche, c’est que la victoire de l’un et la défaite de l’autre devraient contribuer à redessiner la carte des alliances au sein de l’Union européenne, sur fond de crise politique en Grèce. Si l’Europe reste dominée par des gouvernements libéraux et conservateurs, les socio-démocrates se sentent un peu moins seuls désormais en Europe. Et leurs idées regagnent du terrain. L’heure n’est plus à l’austérité à tout prix. L’idée d’un pacte de croissance a fait son chemin au point de faire consensus aujourd’hui. Et de brouiller quelque peu le clivage traditionnel droite-gauche.
Mercredi prochain, les dirigeants de l’Union se retrouveront à Bruxelles pour une réunion extraordinaire, en vue de la préparation du sommet des 28 et 29 juin, toujours à Bruxelles. L’occasion de voir si les lignes évoluent.
Angela, François, Mario et les autres : comment se recompose la famille européenne ?
- professeur de science politique à l'ESPOL (Université Catholique de Lille), également conseiller spécial de l'Institut Jacques Delors.
- fondateur d'EuropaNova et de l'association Civico Europa.
- Journaliste à Libération, correspondant à Bruxelles