Tout le monde sait aujourd'hui que la qualification de la Grèce pour l'euro s'est faite au prix d'artifices comptables qui frisaient la dissimulation. Pour diminuer le poids relatif de sa dette par rapport à son PIB, Athènes avait gonflé ce dernier en lui incluant notamment une estimation du marché noir... Après sa victoire aux élections d'octobre dernier, le premier ministre Georges Papandréou a fait savoir que le gouvernement sortant, avait sous-estimé du simple au double le déficit public du pays : non pas 6%, mais bien 12,7 % du PIB.... La dette publique cumulée par Athènes est attendue à 300 milliards d'euros, cette année, soit 113 % du PIB , et à 120 % l'année prochaine. Du coup, les institutions qui financent les dettes des Etats, ont commencé à paniquer : l'agence Standard & Poors a annoncé que le pays était « sous surveillance négative » ; Fitch a rétrogradé la note des emprunts publics grecs de A- à BBB . Et voici un pays membre de l'Eurogroupe dont la crédibilité à rembourser un jour ses dettes est aujourd'hui inférieure à celle du Botswana. Or, les taux auxquels il faut rembourser ses dettes sont fonction de ces fameuses notations et du risque de non-remboursement Athènes, qui vit au-dessus de ses moyens depuis trois décennies, risque-t-elle la faillite ? Le problème, c'est que l'Etat grec risque de ne pas être longtemps le seul à rencontrer des problèmes de fins de mois. D'autres pays de la zone euro pourrait suivre. Et l'on parle de l'Irlande, de l'Espagne, du Portugal. Dubaï, qui frisait la faillite, à la fin du mois dernier, a derrière lui Abu Dhabi. La Grèce s'appuie sur l'Eurogroupe. Faut-il courir au secours des mauvais élèves de la zone euro ? La monnaie unique est-elle menacée par ses cigales ?
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- Journaliste, cofondateur de Slate.fr et directeur de la rédaction du magazine Enjeux-Les Échos.
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- Éditorialiste à "Alternatives économiques" et conseiller au Conseil économique, social et environnemental (CESE)