Le CNRS vient de lancer un appel à la communauté scientifique : aidez-nous à comprendre les phénomènes qui sont à l’œuvre aujourd’hui au sein de la société française, et qui conduisent certains jeunes à se radicaliser à l’extrême. Un appel qui sonne comme un aveu : nous n’avons pas les moyens de comprendre ce qui nous arrive.

Novembre n’est décidément pas une répétition de janvier 2015. Les attentats de ce début d’année avaient sidéré la société française. Mais s’en était vite suivi la volonté d’aller chercher les causes profondes ayant pu conduire à de telles attaques. Jusqu’au premier ministre Manuel Valls, qui évoquait alors, 2 semaines après les attentats, une France confrontée à un ‘’apartheid territorial, social, ethnique’’ .
On voit bien que le ton a changé. L’heure semble davantage au combat qu’à la compréhension. Et gare à ceux qui s’aventurent sur ce terrain. Pour avoir évoqué la responsabilité des élites dans les phénomènes d’exclusion, le ministre de l’économie Emmanuel Macron vient de se faire remettre à sa place par son propre camp politique.
Comprendre est pourtant plus que jamais nécessaire. C’est en tout cas le sens de l’appel lancé par le CNRS à la communauté scientifique. Car selon son président Alain Fuchs, « c’est la science qui…peut offrir, sinon des solutions, du moins de nouvelles voies d’analyse et d’action ».
« Après les attentats : la société se donne-t-elle les moyens de comprendre ? ». C'est notre sujet du jour.

Suivez-nous aussi sur:
- journaliste d'investigation
- démographe et historien, directeur d'études émérite à l'EHESS
- politologue spécialiste de l’islam, professeur à l’Institut universitaire européen de Florence (Italie)
- Professeur de droit pénal à l'Université de Reims, spécialiste de droit de l'exécution des peines et de criminologie