Après des années de combat, les opposants à la décharge de Nonant-le-Pin dans l’Orne vont-ils finir par avoir gain de cause ? Le site, censé accueillir le plus grand centre d’enfouissement de déchets automobiles en Europe, fait l’objet depuis quelques jours d’une expertise, à l’initiative du ministère de l’Ecologie. Risque de pollution, disent les adversaires au projet, qui mettent en avant la proximité du Haras national du Pin, un des plus vieux et des plus prestigieux centres d’élevage français. Si le site devait être abandonné, quelle pourrait être sa destination ? Car il va bien falloir lui en trouver une : à moins d’une révolution culturelle, nous allons continuer à acheter des voitures, donc à produire des déchets automobiles. Idem pour les ordinateurs, les téléphones portables et autres objets manufacturés.
Le problème, c’est que pas grand monde n’a envie d’habiter à proximité d’une décharge ou d’un incinérateur. A Echillais, près de Rochefort en Charente-Maritime, le projet de centre de traitement des ordures ménagères est aussi fortement contesté par les riverains. Et que dire du projet Cigeo, à Bure dans la Meuse, qui prévoit d’enfouir à 500 mètres sous terre des déchets radioactifs ? Là encore, la population se mobilise, pour des motifs à chaque fois compréhensibles, et souvent valables. Mais qui ne font que déplacer le problème chez le voisin au lieu le régler.
Nicolas Garnier, Flore Berlingen et Alain Richard•
Crédits : J-C Francis
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