Réforme pénale : sommes-nous au bout de nos peines ?
« Mettez-nous dans une pièce à cinq ou six parlementaires de gauche et de droite, spécialisés dans les questions pénitentiaires. En six mois, on vous fera avancer la prison davantage qu’elle ne l’a fait ces dix dernières années ». Voilà ce que proposait, il y a quelques jours, le sénateur UMP Jean-René Lecerf dans une interview au journal Libération. Un vœu pieu évidemment, puisque ce qui se prépare à l’Assemblée nationale promet de ressusciter la vieille opposition entre la droite et la gauche sur les questions pénales.
Les députés débattent à partir de demain du projet de loi sur « la prévention de la récidive et l’individualisation des peines » Une réforme pénale qui poursuit trois grands objectifs : la suppression des peines planchers, mises en place en 2007 l’évaluation systématique des détenus aux 2/3 de leurs peines pour éviter les ‘’sorties sèches’’ de prison enfin -et surtout- la mise en place d’une contrainte pénale.
La contrainte pénale, ce pourrait être le chainon manquant entre l’amende et l’emprisonnement : une nouvelle peine, exécutée en milieu ouvert et réservée aux délits passibles de 5 ans de prison maximum. Pour les défenseurs de la contrainte pénale (également connue sous le nom de peine de probation), il s’agit de la meilleure réponse au tout carcéral, qui ne fait qu’entretenir la récidive. Ses opposants y voient au contraire un encouragement à enfreindre la loi, dans la mesure où la sanction encourue n’est pas suffisamment dissuasive.

Le sujet, qui ne fait déjà pas l’unanimité au sein de chaque camp (on se souvient de la passe d’armes sur la question il y a quelques mois entre Christiane Taubira et Manuel Valls), promet des discussions d’autant plus électriques que le gouvernement est décidé à faire vite : débat limité, vote solennel prévu le 10 juin à l’Assemblée.
« Réforme pénale : sommes-nous au bout de nos peines ? »
C’est notre sujet du jour.
Le focus de Mélanie Chalandon :
Au coeur de la lutte contre la récidive les CPIP (conseiller pénitentiaire d'insertion et de probation) assurent l'accompagnement des sorties de prison. Nous avons recueilli l'avis de Marion Kaiser , secrétaire générale adjointe Snepap-FSU, dont le syndicat soutient la réforme, à quelques réserves près :
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Intervenants
- ancien député PS de Loire Atlantique, avocat, rapporteur de la loi sur « la prévention de la récidive et l’individualisation des peines »
- Secrétaire national LR en charge de la justice, ancien magistrat et ancien député
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