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« La prostitution ne pourra régresser que grâce à un changement progressif des mentalités et un patient travail de prévention, d’éducation et de responsabilisation des clients et de la société toute entière ». Voilà ce que l’on peut lire dans la résolution présentée avant-hier à l’Assemblée nationale. Résolution qui réaffirme la position abolitionniste de la France en matière de relations sexuelles tarifées, et qui envisage, comme prochaine étape législative, de pénaliser les clients des prostituées, à l’image de ce qui se fait déjà en Suède ou en Norvège. Ce qui n’est, pour l’instant, qu’une position de principe a été adopté à l’unanimité des députés présents. A croire que l’objectif d’une société sans prostitution ne fait pas débat. C’est pourtant loin d’être le cas. Plusieurs associations et représentants des travailleurs du sexe s’en indignent et s’en inquiètent. Indignation contre le caractère liberticide d’un tel projet. Inquiétude au motif que la pénalisation des clients rendrait plus vulnérable encore les prostituées.
A ces arguments, les partisans de l’abolition répondent aujourd’hui sur le terrain de l’égalité hommes-femmes : la sexualité vénale pouvant être perçue comme l’ultime refuge de la domination masculine. Un monde sans prostitution est-il possible ?


Ecoutez le contrepoint de Julie Gacon. Frédéric Robert et Patric Jean sont les fondateurs du réseau Zeromacho, collectif d'hommes militants contre la prostitution.
- Directrice de recherche CNRS au CEVIPOF
- ancienne travailleuse du sexe, et présidente de l’association A.N.A. (Avec Nos Aînées)
- député UMP de la 9e circonscription de Seine et Marne, initiateur de la proposition de résolution réaffirmant la position abolitionniste de la France en matière de prostitution