De certaines qui s’habillent en noir, on dit qu’elles sont chics. Je suis en noir parce que j’aime ça. Je n’ai peut-être pas une tête de rigolote, mais j’aime rire et j’aime les gens qui me font rire.
De certaines qui s’habillent en noir, on dit qu’elles sont chics. Moi, je suis morbide ou désespérée. Je suis en noir parce que j’aime ça. Je ne me vois pas en rose bonbon ou en bleu ciel… Autrefois à la campagne, l’on s’habillait de noir pour assister à des noces. C’est une couleur de fête. Il y a mille noirs… J’aime la profondeur du velours, les paillettes qui scintillent. Je n’ai peut-être pas une tête de rigolote, mais j’aime rire et j’aime les gens qui me font rire. Ceux qui n’ont pas d’humour m’apparaissent comme amputés, c’est extrêmement douloureux pour moi. C’est difficile de rire quand on chante. Mais je suis quelqu’un de très gai. J’ai longtemps essayé de lutter contre cette image de moi qui ne me ressemblait pas. Mais plus je démentais, plus on pensait que je me défendais ainsi parce qu’au fond tout était vrai. Alors j’ai fini par abandonner. On est toujours mystérieux pour quelqu’un. Je crois que les gens vous voient comme ils ont finalement envie que vous soyez. On véhicule tous un univers.
Adaptation : Sophie Lemp
Réalisation : Juliette Heymann
Conseillère littéraire : Emmanuelle Chevrière
Avec Sophie Daull Et Claude Aufaure
Prise de son, montage, mixage : Claude Niort, Martin Delafosse Assistante à la réalisation : Cécile Laffon
Chansons que vous avez entendues dans cet épisode : Attendez que ma joie revienne, La solitude, L’enfant laboureur, Mémoire mémoire de Barbara Il était un piano noir : mémoires interrompus de Barbara est publié aux éditions Fayard
Pour compléter cette fiction, ce soir, Barbara au micro d’Emile Noël dans l’émission Profils du 31 août 1970 (Archive Ina)
Bibliographie
Il était un piano noir : mémoires interrompusFayard, 1998