Je ne connaissais de l’existence que les règlements de l’école, ses obligations, ses habitudes, son esprit, ses visages, ses voix, son langage, son uniforme, ses préférences, ses antipathies. Tout cela ne me satisfaisait plus ! En une après-midi, la lassitude me vint de huit années.

« Lorsque la fièvre typhoïde eut terminé sa mission dévastatrice à Lowood, elle disparut graduellement, mais non pas avant que sa virulence et le nombre de victimes n’eût attiré l’attention générale sur l’école. Une enquête fut faite : l’insalubrité du site, la quantité et la qualité de la nourriture des enfants, la fétidité de l’eau employée, le misérable état des vêtements des élèves, tout cela fut découvert et amena un résultat mortifiant pour Mr. Brocklehurst. Plusieurs personnalités du comté souscrivirent largement pour l’érection d’un bâtiment plus sain. Le fonds fut géré par un comité. L’école, ainsi améliorée, devint une institution véritablement utile. Je continuai à habiter ses murs, après sa réhabilitation, pendant huit ans : six comme élève et deux comme maîtresse. Pendant ces huit années, ma vie fut uniforme, mais point malheureuse, parce qu’elle n’était pas inactive. J’avais, à ma portée, les moyens d’une excellente éducation. J’aimais certaines de mes études et je désirais exceller en toutes. J’arrivai à être la première de la première classe, puis je fus investie de l’office de maîtresse. Enfin, un changement se produisit dans ma vie. Miss Temple, à qui je devais la meilleure part de mon savoir, et dont l’amitié et la compagnie avait été ma joie constante, se maria et suivit son mari dans un comté éloigné. Du jour où elle partit, je ne fus plus la même ; avec elle s’en allaient toutes les sensations de foyer, tous les souvenirs qui avaient fait de Lowood ma maison. Il me venait maintenant à l’esprit que le monde était immense et que je n’avais jamais quitté Lowood depuis que j’y étais arrivée. Je ne connaissais de l’existence que les règlements de l’école, ses obligations, ses habitudes, son esprit, ses visages, ses voix, son langage, son uniforme, ses préférences, ses antipathies. Tout cela ne me satisfaisait plus ! En une après-midi, la lassitude me vint de huit années.
Je désirais la liberté ; je soupirais après elle ; pour obtenir cette liberté je murmurais une prière : « Que me soit au moins accordée une autre servitude ! »
Adaptation : Pauline Thimonnier
Conseillère littéraire : Emmanuelle Chevrière
Réalisation : Juliette Heymann
Avec : Julie-Marie Parmentier ( Jane), Aurélie Nuzillard ( Hélène Burns), Yasmine Nadifi ( Marie-Anne), Charles Borg ( Mr Bates), Cécile Camp ( la nurse), Bernadette Le Saché ( Mrs Fairfax), Sophie Froissard (Adèle)**, Sylvia Conti ( la nurse d'Adèle), Jean-Claude Bonnifait ( John), Julien Alluguette ( le garçon d'auberge)
Et les voix de : Jean-Baptiste Artigas, Marie-Charlotte Biais, Valérie Brancq, François Briault, Françoise Cousin, Sophie Daull, Donatien Guillot, Etienne Launay, Jean-Marc Layer, Rose Raguel, Bertrand Suarez-Pazos.
Bruitages : Patrick Martinache, assisté de Elodie Fiat
Musique originale
Compositeur : Denis Chouillet Quator Cactus :
Violons : Théo Ceccaldi et Anne Le Pape Alto : Séverine Morfin Violoncelle : Sabine Balasse
Equipe de réalisation : Claude Niort, Manon Houssin, Vivien Demeyère
Bibliographie
Jane EyreCharlotte BrontëPearson Longman, 2019