Il est l'idole des jeunes qui viennent voir ses mises en scène pour leur radicalité, leur dépouillement, la manière si particulière de faire entendre un texte sur l'espace vide d'un plateau.
Claude Régy sera notre invité pendant une semaine lors des débuts du Festival d'Avignon auquel, cette année, il ne participe pas, car il sera en répétition aux Ateliers Berthier Odéon pour sa prochaine pièce adaptée de Tarjei Vessass : La barque le soir, à l'automne.
Claude Regy est un maître qui n'enseigne pas. Un chaman qui a formé plusieurs générations d'acteurs à ressentir puis à exprimer par la gorge et par la voix des émotions qui se trouvent nichées dans le TEXTE. « Le texte avant tout », répète-t-il, lui qui a commencé à comprendre ce qui pouvait se passer entre spectateurs et comédiens lors de la création de L'amante anglaise de Marguerite Duras. Lui qui a introduit de nombreux auteurs étrangers qui ont à voir avec l'insu, l'impénétrable, le mystérieux.
C'est peut-être pour cette raison qu'il nous emmène si loin dans notre faculté à créer des mondes imaginaires lorsque nous participons à un de ses spectacles. Participons, pas assistons. Cet admirateur inconditionnel de Nathalie Sarraute s'intéresse à ce qui se passe entre les mots, dans la langue-même et ne veut pas déplier un texte lorsqu'il fait théâtre et encore moins qu'on le comprenne - pas de message, pas d'explication - mais que chacun d'entre nous puisse accéder à une zone entre le conscient et le subconscient. Il nous emmène en perdition dans le vide pour mieux nous réconcilier nous-mêmes dans l'approche de la vérité.
Ce soir, Claude Régy dialogue avec Jérôme Bel, danseur et chorégraphe.