L’écriture et la lecture sont les deux faces d’une même expérience. Jean-Christophe Bailly est avant tout un grand lecteur, au point de ressentir une forme de « culpabilité » lorsqu’il n’ouvre pas de livre pendant plusieurs jours…
Sa passion pour la lecture rejoint celle qu'il porte à l'objet livre, "perfection technique", qui offre selon lui une liberté qu'aucun autre média ne peut proposer. Jean-Christophe Bailly consigne le titre des livres lus dans "un grand cahier" qu'il a gardé de son adolescence ; chaque lecture laisse ainsi une trace, même minime, à l'image de cette Voix sombre de Ryoko Sekiguchi que le poète a lu avec plaisir.
Comme pour la musique, c'est en effet "le maintien du vocal", du fil des voix, qui intéresse Jean-Christophe Bailly en littérature, et non "la dimension solennelle du discours que la poésie se tient à elle-même" et qui s’est "heureusement effondrée". Au lieu de cela : Louis Zukofsky. C'est pour notre invité, l'un des plus grands poètes du XXe, bien que ses productions ne soient restées que trop confidentielles.
J’adore lire dans le train car on est au cœur d'une rivalité : le film continue, que l’on aille loin ou sur des parcours familiers, il y a toujours quelque chose dans cette réalité-là qui a l’air de siffloter dans un coin, j’aime beaucoup cette tension entre la lecture et le film-paysage
Jean-Christophe Bailly est né en 1949 à Paris. Après avoir longtemps travaillé dans l’édition (notamment chez Hazan et aux éditions Christian Bourgois où il a dirigé la collection « Détroits » avec Philippe Lacoue-Labarthe et Michel Deutsch), il enseigne aujourd’hui l’histoire de la formation du paysage à Blois. Depuis son premier livre, publié en 1967, il a beaucoup écrit, en croisant les genres et en couvrant de nombreux domaines qu’il s’efforce de faire jouer entre eux. Parmi ses livres récents : Panoramiques (Bourgois, 2000), Tuiles détachées (Mercure de France, 2003), Le versant animal (Bayard, 2007), L’instant et son ombre (Seuil, 2008) et Le dépaysement (Seuil, 2011) pour lequel il a obtenu le Prix Décembre et La phrase urbaine (Seuil, 2013).
Dernières actualités : En 2015, il a participé à la 24e édition du Festival L’art dans les chapelles
Changements à vue : voyage à Saint-Etienne, (conversation entre Jean-Christophe Bailly et l’architecte paysagiste Alexandre Chemetoff), publié aux éditions Arléa en octobre 2015