Annie Ernaux est une écrivaine "de gauche", dont les prises de position sont claires. C'est un engagement d'écrivain, distancié mais continu, nourri par la sociologie bourdieusienne, que Pierre-Louis Fort nous présente à partir de son goût pour les supermarchés et ses "auto-socio-biographies".

Troisième épisode de cette série consacrée à l'écrivaine Annie Ernaux. Cette dernière est l'auteur de très nombreux livres que l'on pourrait qualifier "d'écriture de soi" ou bien "roman de filiation".
Avec Pierre-Louis Fort est maître de conférences en langue et littérature françaises à l'Université de Cergy-Pontoise. Spécialiste de la littérature des XXe et XXIe siècles, il s'intéresse surtout à l'écriture du "je", de la filiation, la négociation du rapport à l'histoire, en particulier dans l’œuvre de Annie Ernaux. Il lui a consacré plusieurs travaux, dont un essai de lecture de La Place (Folioplus Classique, 2006) ou un ouvrage collectif, édité avec Violaine Houdart-Merot, intitulé Annie Ernaux : Un engagement d'écriture (Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2015). Avec lui, on s'intéresse en particulier à l'ouvrage le plus célèbre de l'écrivaine, pour lequel elle a reçu le prix Renaudot, La Place (1983).
Je pense qu'elle est tout à la fois révolutionnaire et scandaleuse. Elle est révolutionnaire dans le sens où elle va bouleverser les hiérarchies littéraires [...] Et elle est scandaleuse dans la réception ou dans la lecture que l'on en fait parfois parce que c'est quelqu'un qui bouleverse les hiérarchies littéraires, qui fait du supermarché un lieu de littérature à part entière ou encore du RER, ou encore de l'avortement, de la ville nouvelle ou de la passion. Elle est parfois reçue comme un auteure obscène. On va lui reprocher une double obscénité : une obscénité sociale et une obscénité sexuelle. Pierre-Louis Fort
A 15h30, Alexis Brocas présente le dernier numéro du Nouveau Magazine littéraire.
En fin d'émission, Jacques Bonnaffé propose des lectures poétiques de Patrick Beurard-Valdoye.
Musique du générique : Panama, de The Avener (Capitol) fin : Dwaal, de Holy Stays (Something in Construction).
Musique de la chronique : Self portrait de Chilly Gonzales (Gentle threat).
Dans la même série
Chroniques
Bibliographie
La place, édition critiqueAnnie Ernaux et Pierre-Louis FortGallimard, 2006
La placeAnnie ErnauxGallimard, Collection Blanche, 1984
Annie Ernaux, Un engagement d'écriturePierre-Louis Fort et Violaine Houdart-MérotPresses de la Sorbonne Nouvelle, 2015
- Romancier, critique et directeur-adjoint au nouveau magazine Lire-Magazine littéraire