Ce soir, la Dispute est musicale et s'arrête sur les trois derniers albums de Forever Pavot, Etienne Daho et Charlotte Gainsbourg.
Blitz, Etienne Daho (Virgin – Universal Music)
Présentation officielle : Quatre ans après “Les Chansons de l’innocence retrouvée”, ce “Diskönoir” entêtant qui donnera lieu à la tournée de toutes les extases, Etienne Daho était prêt pour une nouvelle aventure. Celle-ci prend corps sous le nom de “Blitz”, un nouvel album que le chanteur a voulu comme un défi, un bras d’honneur à la torpeur ambiante, nous enjoignant à rester “léger face au danger”, lui qui ces dernières années est ressorti plus fort de bien des batailles et n’a jamais perdu sa légèreté de vivant ni sa prodigieuse inspiration.
En témoigne l’un des albums les plus aventureux de ses (presque) quarante années de funambulisme pop, à la fois fresque psychédélique de haut vol et recueil de ballades planantes qui ajoutent quelques chapitres (“Les Flocons de l’été”, “L’Etincelle”) à cette déclinaison de l’élégance française dont Daho est l’incontesté souverain.
C'est, dans l’ensemble, remarquable, réussi, mais l'intention manque de discrétion. Hugo Cassavetti
La façon dont il se réapproprie le psychédélisme est intéressante et talentueuse. Pascaline Potdevin
C'est un album efflorescent qui ose aborder le deuil. Christophe Conte
La pantoufle, Forever Pavot (Born Bad Records)
Présentation officielle : On connaissait Emile Sornin le fils, l’élève, celui qui reconnaissait ses pères parmi les pionniers de la pop baroque, progressive et psychédélique, celui qui trouvait en Aquaserge des grands frères de cœur et d’esthétique, auteur en solitaire (ou presque) de la « belle ouvrage rétromaniaque » (dixit The Drone) Rhapsode en 2014. Passé par le metal, le garage, le hip hop, il avait longtemps cherché, brassé, diggé, remontant aux sources avec le sérieux du jeune homme en quête de territoires à occuper. Touche-à-tout insatiable, il signait des clips déments pour Dizzee Rascal ou Disclosurequand il ne battait pas la campagne pour découvrir de nouveaux instruments (le film Le Bon Coin Forever).
On retrouve Emile Sornin le (jeune) père, l’artiste adoubé, homme-studio conscient de ses influences essentielles (les BO du cinéma 70’s français – Philippe Sarde, François De Roubaix, Francis Lai – plutôt que celles du giallo italien, les pionniers synthétiques Wendy Carlos ou Mort Garson, la library music façon Camille Sauvage, Claude Vasori et Roger Roger), capitaine d’un groupe de scène aussi dense que soudé. Celui que le producteur Sebastian a appelé au chevet du prochain album de Charlotte Gainsbourg (scoop). Celui qui vient de mettre au monde La Pantoufle.
D’une rive à l’autre, Emile Sornin a fait entrer dans sa musique l’humour et l’autodérision qu’il n’osait autrefois assumer. Il a quitté l’anglais pour explorer de biais sa langue natale, celle qui dit « ça lance », « ça m’est égal » et « c’est pas si dégueu ». Il a lâché les chevaux de sa verve instrumentale, plus obsessionnel que jamais dans l’arrangement, plus jazz et nerveux dans l’exécution, ne reculant devant aucun effet dramatique pour saisir nos perceptions.
Surtout, il est allé puiser dans ses propres souvenirs et trous de mémoires (« La pantoufle dans le puits », « La soupe à la grolle », « les groseilles au fond du jardin ») pour en faire matière à suspense, à fiction, à interprétations. Construit comme un film imaginaire où les genres se percutent d’une scène à l’autre (polar, romance, comédie, érotisme, slasher, tout y passe), La Pantoufle puise dans les joies et terreurs de l’enfance pour mieux les réenchanter. C’est ainsi que Forever Pavot assume son rôle de « Père », posant les fondations d’un avenir radieux.
- Michael Patin
Ce disque est un Cluedo musical. C'est un exercice de style incarné par des textes burlesques et triviaux. Pascaline Potdevin
C'est un disque poli, sympathique qui ne m'a pas transporté. Hugo Cassavetti
Rest, Charlotte Gainsbourg (Because Music)
Présentation officielle : De Charlotte Gainsbourg on croyait tout connaitre, ou presque, tant la fille de, la soeur de, la mère de, la femme de semble faire partie de notre paysage depuis ses premiers pas immortalisés sur papier glacé.
Pourtant nous ne savons rien, ou si peu : des indices semés dans une filmographie qui dessine un portrait insaisissable de l'artiste, des secrets dissimulés dans des chansons qui agencent une certaine idée de la muse portant sur ses épaules une mythologie française en guise d'héritage.
Jusqu'ici chacun avait en fait sa propre vision de Charlotte mais personne ne s'était demandé quelle était la sienne.
Ses disques me tombent des oreilles. J'ai soupiré dès le premier morceau de cet album. C'est une bonne comédienne et une mauvaise chanteuse. Hugo Cassavetti
C'est un album sur la mort traversé par la vie. Pascaline Potdevin
C'est la première fois que je suis accroché par un album de Charlotte Gainsbourg. Arnaud Laporte
Interludes musicaux
- Lying with You, Charlotte Gainsbourg
- L'étincelle, Etienne Daho
- La pantoufle est dans le puits, Forever Pavot
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- Chef de la rubrique culture de Grazia
- Journaliste musical spécialisé dans le rock
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