Pour poursuivre cette semaine consacrée à l'Afrique du Sud, nous revenons sur les relations complexes de la France et de l'Afrique du Sud, des années 1960 aux années 1990.

Les relations France-Afrique du Sud dans les années 1960-1970
En première partie, en compagnie d'Anna Konieczna auteure d'une thèse sur "L'histoire d'une relation spéciale : les relations entre la France et l'Afrique du Sud dans les années 1958-1974", nous revenons sur ces relations complexes. Les intérêts français sont déjà présents en Afrique du Sud dans les années 1950. Les atouts de l'Afrique du Sud en font un partenaire potentiel pour la France.
Lors du massacre de Sharpeville le 21 mars 1960, l'opinion internationale prend conscience de apartheid et condamne l’Afrique du Sud. Sur la scène nationale, les mouvements anti-apartheid existent dès les années 1960 et vont prendre de l'ampleur dans les années 1975. Ils sont soutenus par les intellectuels tels que Paul Ricoeur, Aimé Césaire, Pierre Vidal-Naquet, Théodore Monod.
« La fin de la guerre d’Algérie est un moment très propice pour les solidarités anti-apartheid. Et l’apartheid devient une cause parfaite parce qu’il y a le droit à la désobéissance civile qui est en jeu. Au début des années 1960, l’opposition anti-apartheid et le Congrès national africain arrivent à la conclusion que le régime d’apartheid n’est pas du tout prêt à dialoguer. On voit la montée de la répression dans le pays." Anna Konieczna
Les années 1970-1980
En deuxième partie, nous recevons Georges Lory qui fut conseiller culturel à l’Ambassade de France à Pretoria de 1990 à 1994. Il est arrivé en Afrique du Sud en 1974 comme étudiant.
Il évoque les émeutes de Soweto en 1976 et la répression qui a suivi. Cela a provoqué une prise de conscience dans l'opinion française.
« Or la situation me paraissait beaucoup plus nuancée que cela. Il y avait certes un gouvernement pro-apartheid qui avait commis ces crimes contre l’humanité. Et pour autant, il y avait des blancs anti-apartheid qui le payaient par la prison comme Breyten Breytenbach, des militants du parti communiste. [...] Tout le monde était d’accord pour trouver ce régime abominable [et en même temps] tout cela méritait à mon avis un peu plus de finesse dans l’analyse." Georges Lory
Une émission co-animée par Victor Macé de Lépinay
Références :
Archives Paris vous parle, 31 mars 1960
- historienne, chargée de recherche à Monash South Africa University
- conseiller culturel à l’ambassade de France à Pretoria de 1990 à 1994.