Comment l'Allemagne, l'Espagne, l'Irlande rendent-elles hommage à leurs grands hommes ?
Emmanuel Laurentin s'entretient avec Laurent Colantonio, maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Poitiers, Etienne François, professeur émérite à l’Université Paris I-Panthéon-Sorbonne et Nicolas Vinci, doctorant au Centre d'Histoire de Sciences Po.
Etienne François : La grande différence entre le Panthéon et le Walhalla c’est que ce dernier ne fait pas l’objet de débats en Allemagne. Il est situé dans un site merveilleux mais à l’écart de toute ville. Il n’est ni un lieu de pèlerinage civique ni d’identification dans lequel on fait venir les écoliers. Contrairement au mémorial de Plötzensee à Berlin où ont été exécutés un certain nombre de conjurés du 20 juillet 1944 ou bien à Buchenwald qui sont des lieux emblématiques et vivants dans lesquels se font des leçons permanentes d’histoire et d’instruction civique. Le Walhalla, c’est un très beau bâtiment mais il est comme les temples grecs, on ne peut pas y entrer, certaines salles ou cryptes sont fermées au public. L’absence de corps comme son isolement géographique en font une sorte de dictionnaire en marbre mais guère plus.
- Professeur émérite à l’Université Paris I (Panthéon-Sorbonne) et à l’Université libre de Berlin (Allemagne).
- Maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Poitiers.
- Doctorant au Centre d'Histoire de Sciences Po.