Avec : Patrick BOUCHAIN Sébastien BALIBAR Myriam MARZOUKI
Myriam Marzouki : « Les responsables politiques ne tiennent pas un discours qui fasse le lien entre la crise sociale-économique et la crise énergétique. Et par conséquent, on a d’un côté des incitations purement techniques à changer des comportements, et de l’autre un discours sur la préservation de l’emploi, sur la crise économique, sur le pouvoir d’achat, sur la croissance. Il n’existe pas encore de grand discours politique qui permette à tout un chacun de réaliser qu’effectivement la rénovation thermique aura des effets concrets, tant par la réduction des charges, par la réduction des coûts liés au chauffage. Et on a une espèce de morcèlement des aspects de notre vie et cette question du logement devra être traitée en ayant le courage de dire qu’on est en train de changer de modèle global : de déplacement, de circulation, de transport, de consommation. L’idée que les individus puissent se réapproprier, y compris en intervenant eux-mêmes dans la fabrication de leur logement me semble être une piste démocratique. »
Patrick Bouchain : « Pourquoi l’architecture vernaculaire ? Pourquoi aime-t-on voyager dans des pays émergents ? Pourquoi on aime tant l’architecture de nos paysans en France et en Europe ? Parce qu’il y avait une nécessité de construire comme cela : là où la terre, le bois, la pierre se trouvaient. On peut faire un vrai travail de connaissance culturelle de notre patrimoine. Il faut aborder le problème de manière plus globale. »
Sébastien Balibar : « Construire en pierre ou en bois grâce à la proximité des matières premières c’est bien possible mais dans la campagne. Or la France est un pays de moins en moins agricole, alors que fait-on pour la ville ? »