L'Histoire s'est remise en marche, elle ne s'est pas arrêtée à l'époque où Fukuyama le prédisait." Hubert Védrine
Emmanuel Macron est arrivé aux Etats-Unis pour une première visite d’Etat depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. De compliments en poignées de main, on a bien compris qu’un rapprochement était à l’œuvre, qui s’est formalisé cette nuit sur le dossier du nucléaire iranien. Mais qui mise sur qui ? Qui courtise qui ?
On est dans un pays chimérique, et on doit faire un effort pour mesurer la réalité. Il y a un décalage entre ce qu'on pense qu'il faudrait que l'on fasse, et ce que l'on peut en vrai." Hubert Védrine
Invité de cette Grande Table du mercredi : l’ancien ministre des Affaires étrangères et essayiste, Hubert Védrine. Il a l’expérience du pouvoir et la lucidité des réalistes, témoin depuis 30 ans des évolutions des relations diplomatiques.
Macron tente avec Trump une approche amicale, psychologique, qui n'est pas critiquable : ce n'est pas absurde d'essayer." Hubert Védrine
Aujourd’hui il publie : « Comptes à rebours », chez Fayard . Un recueil de textes écrits entre 2013 et 2018 dans lesquels il met en garde sur l’état du monde et les reconfigurations actuelles. Une invitation à analyser le monde avec « un œil réaliste, non idéologique, ni occidentalo-centré, ni occidentalo-expiateur, à saisir les tendances de fond, sans tomber dans une futurologie fantaisiste. »
Il y a chez Macron une synthèse à l'oeuvre entre des convictions philosophiques européistes, et une Europe qui protège : il part d'un idéal, mais il avance.
Je ne suis pas interventionniste, mais si on fixe une ligne rouge, il faut la respecter : sans quoi l'on a aucune crédibilité." Hubert Védrine