A quoi ressemble la France en ce lendemain d'élections régionales? Que nous disent les résultats en matière de vote populaire? Est-ce que la crise favorise plutôt l'apathie ou la révolte, l'abstention ou les votes extrêmes, la solidarité ou la méfiance? Peut-on analyser les comportements électoraux en termes de territoires et de fracture?

Dans ses ouvrages, Christophe Guilly affirme l'émergence d'une "France périphérique", à l'écart des métropoles, laissée pour compte et qui a été rejetée du projet économique de la société. La majorité des classes populaires vit selon lui dans ces zones à la marge et une analyse spatiale des comportements électoraux est donc essentielle à la compréhension des élections. Avec Antoine Jardin, nous l'interrogeons aujourd'hui sur son analyse géographique et sociale du vote : comment votent les jeunes? Les catégories populaires? Les habitants des campagnes? Quelles sont les catégories pertinentes pour analyser les comportements électoraux?
Antoine Jardin : "Il y a un émiettement des orientations religieuses de différents musulmans en France selon leur origine sociale, leur parcours de vie. Il n'y a pas du tout de vote musulman en bloc."
Christophe Guilly : "C'est la première fois dans l'histoire que les catégories modestes ne vivent pas là où se créent la richesse et l'emploi. (...) On ne les a pas intégrées au projet économique."
Son diffusé, choix de l'invité :
Springsteen, Ghost of Tom Joad
Ecoutez ici la première partie de l'émission avec le réalisateur Amos Gitaï qui revient dans son dernier film sur l'assassinat d'Yitzhak Rabin en Israël.
- docteur et chercheur associé au Centre d'études européennes de Sciences Po
- géographe, consultant pour les collectivités territoriales