Derrière le pseudonyme Nicolas Bourbaki, qui étaient ces mathématiciens ? Quand et comment s’est formé ce groupe de l’élite mathématique française ? Quels étaient leurs idéaux et les missions qu’ils s’étaient données ? Pourquoi refonder la discipline et de quelle manière ?

Dans l’entre deux guerres, la physique est en pleine révolution épistémologique, la biologie moléculaire voit de plus en plus petit les structures du vivant mais les mathématiques, en France, depuis la disparition d’Henri Poincaré en 1912, sont peu ou prou au point mort, empêtrées dans un héritage formel qui peine à se renouveler. C’est à cette époque qu’un groupe de jeunes gens décide de tout remettre à plat. Inventer un nouveau formalisme, sur la base d’un « bon traité d’analyse », qui transformera en profondeur la discipline. Et ce, à plusieurs conditions : l’anonymat, la jeunesse, l’humour. C’est ainsi que naît, entre l’Auvergne et Paris, Nicolas BOURBAKI. Un prête-nom qui va produire l’excellence mathématique française du XXème siècle.
Bourbaki : le Cercle des mathématiciens disparus : c’est le programme révolutionnaire qui est le nôtre pour l’heure qui vient.
Et pour évoquer l’histoire de Bourbaki, comment il vécut, comment il est mort, ou pas, nous avons le plaisir de recevoir aujourd’hui l’un de ses membres Pierre Cartier, mathématicien, membre de Bourbaki de 1955 à 1983, directeur de recherche émérite au CNRS, visiteur permanent à l’IHES et Michel Broué, mathématicien, professeur émérite à l’Université Paris Diderot, et directeur de l’Institut Henri Poincaré entre 1999 et 2009.
Le reportage du jour
Anna Cadoret est mathématicienne à l’Institut de Mathématiques de Jussieu et Professeur de mathématiques à Sorbonne Université. Elle va présenter samedi 19 janvier prochain à l’Institut Henri Poincaré un exposé dans le cadre du séminaire Bourbaki : la conjecture de Deligne, dite celle des Compagnons. Par Céline Loozen :
Le fil de l'émission
Les références musicales
Le titre du jour : "Je bois " de Boris Vian
Le générique de début : "Music to watch space girls by", par Leonard Nimoy
Le générique de fin : "Says" par Nils Frahm
- Mathématicien, directeur de recherche émérite au CNRS, membre associé de l'université Paris Diderot, chercheur à l'Institut des hautes études scientifiques (IHES)
- mathématicien, Professeur à l'Université Paris Diderot