Isolements
Quand l'asile isole... quand le chômage isole... et quand l'isolement est poussé à son terme le plus extrême et le plus fictionnel, sur Mars !
La politique de l’asile en France est l’un des principaux sujets de débat dans la presse ce matin…
Avec évidemment cet appel, l’appel des 800 en Une de Libération « Sortez la jungle de Calais de l’indignité »… des personnalités du spectacle, des médias ainsi que des universitaires qui enjoignent, par cette pétition, le gouvernement à traiter les réfugiés, de Calais et d’ailleurs, avec plus de dignité.

« Faut-il opposer les pauvres entre eux, demande Laurent JOFFRIN dans son édito. Une fraction de l’opinion, encouragée par des politiques et des intellectuels de l’intolérance, répond d’un oui franc et brutal. La France, disent-ils, doit s’occuper des Français et cesser de se soucier des autres. Ce qui se passe à Calais est le résultat de cette dureté. Bien sûr, écrit-il encore, il est impossible d’accueillir sans limites, de s’affranchir de toute régulation. Mais dans la 6ème puissance économique du monde, il est impossible de ne pas dégager de moyens suffisants pour rétablir dans la « jungle » de Calais une vie digne. »
Et les moyens, c’est précisément le nœud gordien du débat depuis la publication hier du rapport de la Cour des Comptes sur l’asile. « Pour la Cour des Comptes, il faut accélérer le traitement des demandes d’asile » pourrez-vous lire dans La Croix. La France se distingue par un taux élevé de rejet des demandes d’asile, et les coûts directs sont en forte croissance. »
« Rien n’est plus néfaste pour la sérénité du débat public que les chiffres fantasmé, analyse l’édito du Monde daté d’aujourd’hui. La Cour des Comptes apporte enfin des chiffres fiables : comme un débouté sur deux reçoit une obligation de quitter le territoire, c’est 3,5% des refusés qui partent. In fine, plus de 96% des personnes déboutées resteraient en France. Des chiffres plus élevés que dans les autres pays d’Europe, et qui ne sont pas satisfaisants, parce qu’ils contribuent à saper le droit d’asile. »
« Les dépenses liées à la politique du droit d’asile viennent s’ajouter aux contributions que la France verse à l’Europe pour gérer, plutôt mal que bien, le flot incessant de réfugiés qui frappent à nos portes », ajoute Raymond COURAUD dans l’Union. Bruxelles Paris et Berlin appliquent un traitement social à un dossier avant tout politique. »
Alors comment faut-il envisager cet appel des 800 lancé ce matin ? « Qui peut se satisfaire que près de 6000 femmes, hommes et enfants, épuisés par un terrible voyage, soient laissés à eux-mêmes dans des bidonvilles ? se demande Baptiste LAUREAU dans Paris Normandie. La démarche (de cet appel) est plus que louable, mais qu’espèrent réellement les signataires, si ce n’est se donner bonne conscience ? »
Le chômage isole aussi…
Oui, si comme l’écrit le Monde, rien n’est plus néfaste que les chiffres fantasmés… voici quelques chiffres bien réels pour alimenter le débat public sur le chômage… c’est à lire dans les Echos… l’UNEDIC a publié ses prévisions pour 2015/2016… il n’y aura pas de baisse du nombre de demandeurs d’emploi d’ici la fin de l’année, qu’on se le dise… 2015 devrait terminer sur une hausse de 62 000 chômeurs de catégorie A en plus… (catégorie A, vous le savez, ce sont les gens qui ne travaillent plus du tout)… A titre de comparaison, 2014 s’était conclu sur une hausse de 189 000 – soit trois fois supérieure.
La bonne nouvelle, c’est que selon l’UNEDIC… le chômage va commencer à reculer en 2016… selon ces prévisions, il devrait diminuer de 51 000… c’est moins que prévu initialement… mais c’est un premier recul.
La moins bonne nouvelle, c’est que le chômage partiel, les personnes qui travaillent quelques heures par semaine ou par mois… est en très forte augmentation cette année… + 166 000 personnes… mais la hausse devrait réduire et tomber à 49 000 personnes pour 2016.
Et pour conclure sur l’isolement… il y a aujoud’hui quelqu’un qui est très très très isolé…
Oui, « Robinson sur la planète rouge » titre même le Parisien… Robinson, c’est l’acteur Matt DAMON qui est le héros du nouveau film de Ridley SCOTT (monsieur Blade Runner et Alien entre autres) : « Seul sur Mars ».
Le pitch, c’est un astronaute qui se retrouve isolé sur Mars, donc et qui doit attendre 300 longs jours tout seul avant l’arrivée des secours… un pitch qui a suscité bon nombre de railleries autour de son interprète : Matt DAMON, le soldat RYAN qu’il faut aller sauver dans le film de SPIELBERG, l’astronaute perdu, déjà, dans Interstellar de NOLAN… « Combien de millions Hollywood va-t-il dépenser pour sauver Matt DAMON »… plusieurs internautes ont fait le calcul : en coût fictionnel, ça représente plus de 900 milliards de dollars.
Toujours est-il que la presse ce matin se fait écho du caractère très scientifico-compatible du film, de son supposé réalisme. Vous pourrez lire dans le Figaro une interview de Ridley SCOTT, qui décrit son film comme « une lettre d’amour adressée à la science ». Le Figaro qui a passé le film au crible de l’analyse d’un chercheur du CNRS, qui explique que la plupart des technologies décrite dans « Seul sur Mars » existent, ou sont en cours de développement par les agences spatiales. Le moins crédible finalement, c’est l’accident initial, une tempête de sable sur la planète rouge qui bloque Matt DAMON au sol… or, dans une atmosphère 100 fois plus ténue que sur Terre, cette tempête aurait le même impact qu’un vent de 10km/h…
Pour finir, en ce 21 octobre 2015, jour de sortie de « Seul sur Mars », sans oublier que c’est aujourd’hui le fameux jour d’arrivée de Marty McFLY de Retour dans le Futur dans le futur, qui est aujourd’hui notre présent, et dont Louis SKORECKI écrivait, dans le passé de Libération, que c’était « l’un des plus consternants navets qu’ait produit la bande à SPIELBERG »… je vous propose, pour conclure, de nous retourner une fois n’est pas coutume, vers le passé… pour qu’il nous baigne de sa douce lumière de sagesse et d’apaisement… parce que le 21 octobre, il y a 335 ans comme le rappelle le Figaro… en 1680, Louis XIV rédigeait une lettre de cachet qui réunissait « les deux troupes de comédiens établis à l’hôtel de Bourgogne et dans la rue Guénégaud à Paris »… et fondait ainsi la Comédie Française.

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