L’hebdomadaire "Le 1" de cette semaine, s’intéresse à un sujet qui, hélas, s’impose : le grand retour de la peur nucléaire. L’attribution du prix Nobel de la paix à l’ICAN - un collectif d’ONG militant pour l’abolition des armes atomiques – en dit long sur le contexte actuel et le péril que court actuellement la planète.
Récapitulons quelques insultes échangées, potentiellement explosives :
Le président américain Donald Trump en affublant Kim Jong-Un du sobriquet de "Rocket man" à la tribune de l’ONU, comme nous le rappelle le journaliste Julien Bisson, s’est lancé dans une querelle personnelle avec le leader nord-coréen, qui l’a traité à son tour "d’Américain gâteux mentalement dérangé". "Le 1", pose donc ces questions : "Jusqu'où iront-ils ?" , "Faut-il avoir peur?", "Le monde est-il en sursis?" . Dans une interview passionnante, le philosophe et chercheur à l’Université de Stanford, Jean-Pierre Dupuy note le caractère ambivalent de la bombe nucléaire : "la bombe nous protège", dit-il, "parce qu’elle nous menace. Il faut qu’elle soit là, pour empêcher qu’elle soit utilisée". Le politiste Bruno Tertrais, quant à lui, pense que le risque de guerre nucléaire - quoique réel - ne doit pas être exagéré. Néanmoins, il prévient que ce scénario d’escalade vers le seuil nucléaire n’existe pas seulement sur la péninsule coréenne, mais aussi, en Asie du Sud. Benoit Pelopidas, spécialiste de la crise des missiles de Cuba, nous met en garde contre une confiance excessive en l’efficacité de la dissuasion. "Le 1", nous rappelle que les tensions actuelles ont ravivé la mémoire des vieilles générations, particulièrement les survivants d’Hiroshima et de Nagasaki, dont le souvenir est profondément ancré dans leur esprit. Et comment aurait-il pu en être autrement ?