Dans beaucoup de pays, du Sud comme du Nord, de l'Est comme de l'Ouest, les postcolonial studies sont comme un fanion qu'agitent en signe de reconnaissance mutuelle nombre d'intellectuels qui, au-delà de leurs différences d'approches et d'objets, partagent la nécessité de penser en s'inscrivant de plain pied dans l'âge ouvert par la fin des colonialismes européens.
Il en va différemment en France où, loin d'être un fanion, le mot postcolonial semble être devenu pour beaucoup – et sans que ceux-ci donnent vraiment l'impression de savoir de quoi ils parlent au juste – un véritable épouvantail. Il suffit pour s'en convaincre de se reporter, dernier exemple en date, à l'appel publié cette semaine par Le Point et signé par 80 intellectuels.
Alors Décentrer l'occident, le livre de Thomas Brisson, tombe à point nommé pour qui veut se donner les moyens de comprendre ce que sont les postcolonial studies, comment elles sont nées et, accessoirement, pourquoi elles font l'objet en France d'un rejet.
En seconde partie, Thomas Brisson sera rejoint par le rappeur Rocé qui vient en quelque sorte de publier la bande son francophone de ces postcolonial studies avec l'anthologie « Par les damnés de la terre ».