Une émission de Raphaëlle Régnier
Réalisation : Nathalie Salles
Prise de son : Martin Guénard et Pierre Quintard
Documentation musicale : Antoine Vuilloz
Mixage : Julien Doumenc

C’est une image au fond de soi.
Comme un tableau, composé avec les couleurs de la mémoire.
Comme une photographie, où le flou raconte plus que le net.
Ils sont tous nés voyants, ils sont devenus aveugles en basculant dans l’âge adulte.
En eux, ils ont enfoui des lumières, des couleurs, des paysages, des silhouettes et des visages derniers regards posés sur le monde et précieusement archivés.
La mémoire comme une vaste bibliothèque, chaque souvenir y serait glissé dans un livre, à chaque lecture, il ne serait ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre.
Ces dernières images du monde visible, ils nous les donnent à entendre grâce à leurs mots, leur voix, leur respiration.
Elles nous parlent d’eux, mais aussi de nous.
Regarder n’est pas le privilège des voyants.
La vision est bien plus vaste que la vue.
Pour être au plus près de ce qu’il veut saisir, le photographe Jean-François Spricigo ferme souvent les yeux.
Il n’est pas aveugle, pourtant ses images semblent surgies de ses nuits.
Des enfants, des animaux, des instants où se mêlent l’effroi et la joie, à l’image d’une sensation, d’une attention au monde.
Ecoutez. Fermez les yeux. Regardez.
R.Régnier
Merci à :
Sylvie Raphoz
Thibault Trancard
Xavier Bonot
Alain Barrillier
Jean-François Spricigo
Marianne Roussy
Martial Van der Linden
Et au 104
Extraits du film en silence je l’ai aimé de Jean-François Spricigo, musique Alexandre Tharaud
Lectures tirées de Et la lumière fut de Jacques Lusseyran et de Lettres à Quelqu’un de Jean-François Spricigo