La conciliation a bien du mal à trouver sa place dans notre pays. Elle a été introduite par la Révolution dans notre justice mais elle n'a pas tardé à en être de facto rejetée, notamment par les juges. Chassée définitivement en 1949, réintroduite vingt ans plus tard, elle a reçu le soutien notable d’une directive européenne, et elle fut de nouveau transposée dans notre droit il y a un an. On ne peut être que surpris par une telle suspicion devant ce qui semble être le bon sens – un mauvais arrangement valant mieux qu’un bon procès, comme le dit la sagesse populaire. Comment alors expliquer une telle résistance ? C’est la question que je vais poser à un conciliateur de justice, Jacques Poumarède, qui est à la fois un praticien et un théoricien de la conciliation.