Aujourd’hui, c'est la dernière séance de questions au gouvernement, à l’Assemblée Nationale, avant une suspension des travaux parlementaires, pour 5 semaines, en raison des élections municipales. Et il était temps que ça se termine !
Les sénateurs et les députés vont pouvoir utilement mettre à profit cette pause parlementaire, pour prendre du champ, du recul. Peut-être, un peu de repos. Parce qu’on ne sait pas si c’est la situation de la France, ou les différents sondages et enquêtes d’opinion les concernant qui les minent, nos parlementaires, mais dans certains cas, on frôle manifestement le burn out.
Je passe rapidement sur le cas du pauvre Serge Dassault, qui, n’y tenant plus, s’est permis avant-hier de raconter, en séance, les conditions affreuses de sa garde à vue, à Nanterre la semaine dernière. Pour en venir directement à ce nouveau “point Godwin”, commis par Manuel Valls, hier. Le ministre de l’intérieur, lors d’une réponse à une question qui lui était posée sur les débordements de la manifestation à Nantes samedi, s’en est pris au député UMP de Paris Claude Goasguen, lui rappelant son passé de militant d’extrême droite.
Immédiatement : tollé à droite, indignation générale, sortie du groupe UMP de l’hémicycle. Et réponse, étonnante, de l’intéressé, par média interposé : “non, je n’étais pas membre du groupe Occident, j’ai simplement soutenu Jean-Louis Tixier Vignancourt, à la présidentielle de 65”. Bien.
Tout ça est quand même légèrement insignifiant. Mais révélateur d’une certaine tension. Il était vraiment temps que ça se termine. A la faveur de cette pause parlementaire, députés et sénateurs vont pouvoir penser un peu à autre chose. Aller au salon de l’agriculture, pourquoi pas ? Ou alors, s'intéresser aux conclusions de cette enquête, importante, menée par France Télévisions ces derniers mois, auprès de la jeunesse française. Ca s’appelle "Génération quoi", et on y apprend entre autres que les 18-35 ans se défient de plus en plus, non pas de la politique, mais de la façon dont elle est faite, en France. Qu’ils sont de plus en plus pessimistes, notamment pour l’avenir de leur classe d’âge, qu'ils voient comme une génération perdue.
Ca n'a pas suscité la moindre réaction politique hier. Pourtant, les jeunes se disent prêts à aller jusqu’àse soulever. Oui ! à manifester, et à faire la révolution ! 61% des personnes interrogées se disent prêtes à participer à des manifestations, je cite, de type mai 68.
Bon. Si c’est comme en 68, on peut douter du résultat que ça aurait. Mais de nouvelles émeutes donneraient au moins à Manuel Valls et à Claude Goasguen l’occasion de continuer à faire de la politique comme ils la font. Bel exemple de solidarité entre générations.
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